Sur le vif

Les Roms hors de France ? Hollande soutient Valls

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 26 Septembre 2013 à 15:19



Une nouvelle fois, les caméras se braquent sur Manuel Valls. Après une rentrée fracassante, le ministre de l’Intérieur est de nouveau au cœur d’une polémique après ses déclarations sur les Roms.

« Les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie », a-t-il martelé sur France Inter, mardi 24 septembre. A la question de savoir si seulement une minorité de Roms avaient un projet de vie et voulaient s'intégrer en France, il a répondu sans hésiter : « Oui, il faut dire la vérité aux Français », estimant que « ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation » avec les populations locales.

Ces propos ont vite fait de susciter l’indignation du Parti communiste et d’élus socialistes comme cela avait été le cas lorsqu’il avait estimé, lors du séminaire de rentrée gouvernementale, la nécessité de revoir le regroupement familial et jugé que l’islam devait prouver sa compatibilité avec la démocratie.

Alors que François Hollande avait désavoué son ministre sur la question du regroupement familial, il lui a apporté cette fois son soutien. « La majorité des Roms a vocation à être raccompagnée dans son pays d’origine », a ainsi indiqué en petite comité le chef de l’Etat, mercredi 25 septembre. Il dit également comprendre les élus inquiets par la présence de camps roms dans leur commune. La question qu’on doit se poser, « c’est de savoir si la France a vocation à accueillir tous les plus vulnérables », d’après lui.

La Roumanie se verra refuser l’entrée dans l’espace Schengen le 1er janvier 2014 assure, par ailleurs, un collaborateur du président. Si la libre circulation des Roumains et des Bulgares en Union européenne est effective depuis leur entrée dans l'Union européenne en 2007, ils sont sujets à des restrictions. Ils ne peuvent pas rester trois mois en France sans avoir à justifier de leur activité et seul un certain nombre d'emplois leur sont accessible. Ces restrictions devraient prendre fin le 31 décembre 2013 avec la fin de leur période transitoire et leur adhésion complète. Mais l’unanimité de tous les Etats membres de l'UE est requise pour permettre l'entrée d'un nouveau pays dans cet espace de libre circulation.

Alors que la France adopte une position de fermeté vis-à-vis des Roms, Viviane Redding, commissaire européenne à la Justice, a critiqué les débats récurrents autour de cette population à l'approche de municipales de 2014. « Chaque fois qu'on ne veut pas parler de choses importantes comme le budget ou les dettes, on trouve les Roms », a-t-elle fustigé.

En réponse, dans un communiqué mercredi 25 septembre, Manuel Valls « rappelle qu’il veille attentivement au respect des règles européennes et nationales » et « souligne que le gouvernement roumain a rappelé à plusieurs reprises que la responsabilité de l’intégration des Roms de nationalité roumaine reposait en premier lieu sur les autorités roumaines ».

Avec le soutien de l’Elysée, il ne risque pas de changer de discours. Il a d'ores et déjà annoncé poursuivre les démantèlements de camps roms.

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