Sur le vif

Le trafic de migrants, un « commerce » à 7 milliards de dollars

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 8 Octobre 2014 à 13:24



Quelques jours après la commémoration du drame de Lampedusa, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a révélé, lundi 6 octobre, que le trafic de migrants rapporte plus de 7 milliards de dollars (5 milliards d’euros) aux réseaux de passeurs.

L’estimation de l’ONUDC ne concerne que les deux principales routes de contrebandes, celle de l’Afrique de l’Est, du Nord et de l’Ouest vers l’Europe, et celle de l’Amérique du Sud vers l’Amérique du Nord. C’est la première fois que l’organisme onusien se livre à une telle estimation.

« Mais le chiffre global est susceptible d’être beaucoup plus élevé », précise l’organisme. Le trafic en provenance d’Asie, notamment, contrôlé par des organisations puissantes, plus structuré et aussi plus discret, n’est pas comptabilisé dans le chiffre révélé par l’ONUDC.

En plus d’être très lucratif (un passage de l’Afrique vers l’Europe est facturé 10 000 €, parfois 30 000 € avec l’assurance d’un passage réussi), le trafic de migrants est un « commerce » faiblement réprimé. Les chefs de réseaux ne sont quasi jamais inquiétés, les rares interpellations de passeurs – les exécutants de bout de chaîne, ceux qui accompagnent les migrants lors du passage de la frontière – se soldent le plus souvent par des expulsions sans autre forme de procès.

Renforcer la coopération internationale

« Il y a clairement besoin de renforcer la coopération internationale face à cette forme de crime organisé transnational », a expliqué Youri Fedetov, le directeur de l’ONUDC. La communauté internationale doit être « unie » dans la volonté de poursuivre en justice les contrebandiers et de les priver des revenus générés par les réseaux responsables de la mort de tant de migrants. « De terribles tragédies se produisent chaque jour lorsque des femmes, des enfants, des hommes vulnérables font confiance à des criminels pour les faire passer clandestinement les frontières », a déploré le directeur de l’ONUDC.

Selon une étude récente de l’Organisation internationale pour les migrants (OIM), plus de 40 000 migrants ont péri depuis l’an 2000, dont plus de 3 000 en Méditerranée pour l’année en cours. En tentant de changer de vie par le biais de ces réseaux, ils sont morts en mer, étouffés dans des containers, ou dans le désert, assoiffés.

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