Sur le vif

Le prix Nobel de la Paix aux mains d’un président en guerre

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 11 Décembre 2009 à 00:00



Jamais la remise d’un prix Nobel n’a suscité autant de controverses. Moins d’un an après son élection à la tête des États-Unis, le président américain a reçu, jeudi 10 décembre, en grande pompe, le prix Nobel de la paix, rejoignant des figures mythiques de la paix et de la tolérance à l’instar de Nelson Mandela, Mère Teresa et Martin Luther King.

Un prix terni par sa décision, voilà quelques jours, d’envoyer 30 000 soldats supplémentaires en Afghanistan.

Bien qu’il admette que d’autres candidats soit « plus méritants », Barack Obama justifie pleinement dans son discours l’envoi de renforts américains. « Un mouvement pacifiste n'aurait pas pu arrêter les armées de Hitler. Aucune négociation ne pourra convaincre les dirigeants d'Al-Qaïda de poser les armes. Dire que parfois la force est nécessaire n'est pas un appel au cynisme, c'est reconnaître l'histoire, les imperfections de l'homme et les limites de la raison », a-t-il déclaré, tout en ajoutant que « les instruments de la guerre ont un rôle à jouer dans la préservation de la paix. (…) Mais la guerre en soi n'est jamais glorieuse, et nous ne devons pas le proclamer. »

Les sceptiques sont nombreux à se faire entendre. Selon un récent sondage paru cette semaine, deux Américains sur trois estiment que leur président ne mérite pas un tel prix.

À l’occasion de la remise du prix, le président du comité Nobel norvégien a réaffirmé son soutien à M. Obama. « Nombreux sont ceux qui estiment que le prix est arrivé trop tôt », a-t-il déclaré. Cependant, « l'histoire est remplie d'occasions perdues. C'est maintenant, aujourd'hui, que nous avons l'occasion de soutenir les idées du président Obama », s’est-il justifié.


Lire aussi : Obama : son Nobel l’attend au tournant