Sur le vif

Le niqab interdit dans les rues du Congo

Rédigé par La Rédaction | Lundi 4 Mai 2015 à 02:36



Raymond Zéphiryn Mboulou, le ministre congolais de l'Intérieur, a notifié la décision d'interdire le voile intégral pour les femmes musulmanes. « La décision est prise pour prévenir tout acte de terrorisme et d'insécurité », a indiqué El Hadj Abdoulaye Djibril Bopaka, président du Conseil supérieur islamique du Congo, à l'AFP.

Désormais, « les femmes musulmanes ne peuvent (plus) mettre leur voile intégral qu'à la maison, dans les lieux de culte mais pas dans les milieux publics », a ajouté le dignitaire religieux, informé de cette décision gouvernementale le 23 avril.

L'interdiction ne concerne que très peu de femmes, d’autant que celles « qui portent le voile intégral ne représentent qu'une infime minorité » parmi cette minorité musulmane estimée dans ce pays de l’ouest de l‘Afrique à 800 000 âmes sur une population totale de 4,3 millions. Seuls 10 % des adeptes de l'islam sont Congolais : la majorité des musulmans du pays viennent des pays ouest-africains et du monde arabe.

Une décision bien acceptée

La décision a été plutôt bien accueillie par les musulmans, au regard des motivations invoquées davantage liées à des questions de sécurité. Le Congo observe avec inquiétude son voisin camerounais, durement frappé par les terroristes de Boko Haram. Au Nigéria, les violences sont encore plus fréquentes et plusieurs attentats meurtriers ont été commis par des femmes ou des jeunes filles dissimulant des explosifs sous leur voile.

Si aucune attaque n'a été perpétrée sur le territoire congolais, l'interdiction du niqab est ainsi expliqué comme une sorte de rempart au radicalisme. « La décision de l'autorité est bonne parce qu'il y a eu des témoignages selon lesquels des non musulmans se cachaient derrière le voile (intégral) pour commettre des actes inciviques », a aussi déclaré le président Conseil supérieur islamique du Congo.

Depuis l'annonce de la décision, cette institution s’est lancée dans une campagne d'information et de sensibilisation auprès des musulmans. L'opération a commencé avec une « grande réunion avec les imams de Brazzaville qui ont pris l'engagement de faire le relais », a-t-il ajouté, affirmant que « la sécurité est aussi une affaire de religion ». Le pays, à majorité chrétienne, est le troisième pays au monde à interdire le niqab après la France et la Belgique.