Religions

La naissance de l'Association musulmane pour l'islam de France est officiellement actée

Rédigé par | Mercredi 10 Avril 2019 à 17:45

Info Saphirnews. Les « quelques jours » promis, en janvier, par Hakim El Karoui pour déposer les statuts de l’Association musulmane pour l’islam de France (AMIF) ont pris quelques mois mais le résultat est là : l’AMIF vient officiellement de voir le jour. Et, comme attendue, ce sont même deux associations qui ont été créées. Explications.



A l’heure où le Conseil français du culte musulman (CFCM) fait face à une fronde, la naissance de l’Association musulmane pour l’islam de France (AMIF), attendue depuis janvier, est officiellement actée. Les statuts des deux associations, l’une sous le régime de la loi de 1901 appelée AMIF – Chapitre Culturel et l’autre régie par la loi de 1905 pour s’occuper du volet cultuel, ont été déposés ce mardi 9 avril à la préfecture de Paris, apprend Saphirnews cette semaine.

La première sera présidée par l’essayiste Hakim El Karoui tandis que l’association cultuelle le sera par Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, qui sera secondé par Mohamed Bajrafil, imam de la mosquée d’Ivry-sur-Seine.

Des objets différents, un fonctionnement similaire

Selon les information dont nous disposons, l’AMIF – Chapitre Culturel (1901) a pour objet, sans surprise, la régulation économique des marchés du halal et du hajj en France ; la collecte des fonds issus de ces activités de régulation pour contribuer aux activités de l’AMIF 1905 ; la lutte contre la radicalisation, la xénophobie, le racisme, en particulier antimusulman, l’antisémitisme ; et plus généralement toutes opérations industrielles, commerciales ou financières, mobilières ou immobilières, pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’objet social ou susceptibles d’en faciliter l’extension ou le développement.

Quant à l’association chargée du volet cultuel (loi 1905), elle a pour objet la construction, l’aménagement, l’équipement, et la rénovation de mosquées et de salles de prière ; la formation des cadres religieux et des responsables d’associations cultuelles ; la rémunération, aux indemnités et aux charges de formation du personnel religieux ; l'apport d'un appui juridique, technique et à la maîtrise d’ouvrage aux associations porteuses d’un projet de construction ou de rénovation de lieux de culte.

Cette association ne sera aucunement chargée de se positionner sur des avis théologiques ou encore d'en émettre. Ce sera le rôle d’une autre structure, « un conseil des imams de France, en cours de constitution », qui a « pour ambition de proposer une nouvelle autorité religieuse », nous indique Tareq Oubrou.

Eviter tout conflit d’intérêts

L’intégration d’une personne physique, dans l’une ou l’autre association, se fera sur agrément du conseil d’administration, une fois qu’elle se soit soumise à l’obligation de remplir une déclaration d’intérêts directs et indirects dans les secteurs économiques susceptibles d’être régulés par l’AMIF.

Les règles d’adhésion à l’association cultuelle sont les mêmes que l’AMIF – Chapitre Culturel, à ceci près que la personne doit affirmer être de confession musulmane, adhérer à une charte éthique et se conformer aux lois et aux valeurs de la République.

Le plus dur reste encore à faire pour les porteurs de l’AMIF tant les défis sont colossaux. La crédibilité de l'association dépendra, entre autres, de l'issue des discussions entre la France et l'Arabie Saoudite s'agissant de la régulation du pèlerinage.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur