Sur le vif

L'inauguration d'une mosquée à Pontet provoque la zizanie au Rassemblement national

Rédigé par Lionel Lemonier | Vendredi 24 Mars 2023 à 17:55



Le député RN Joris Hébrard, au centre, a inauguré une mosquée à Pontet, ville dont il était le maire jusqu'en 2022. © ACFTA
Marine Le Pen veut dédiaboliser son parti. Joris Hébrard, le député RN du Vaucluse, semble l'avoir prise au mot sur une affaire. Invité par l’Association culturelle franco-turque d'Avignon (ACFTA) à participer, vendredi 17 mars, à l’inauguration du centre culturel et cultuel à Pontet, l’élu s’est non seulement rendu à l’invitation, mais il s’est prêté de bonne grâce au jeu des photos et des poignées de main. Au grand dam de la dame de Saint-Cloud, Marine Le Pen, qui « désapprouve très clairement » son initiative.

Dans le Vaucluse, plusieurs représentants locaux du parti rival d’extrême droite Reconquête n’ont pas raté l’occasion d’épingler l’ancien maire du Pontet de 2014 à 2022. Marion Maréchal, elle-même ancienne députée, s’est exprimée sur Twitter pour dire qu’elle était « extrêmement déçue et scandalisée par l’inauguration de la "mosquée turque du Pontet par le député RN Joris Hébrard" » . Ajoutant que sa déception était d’autant plus grande qu’elle le considérait comme « un compagnon de route » lorsqu'elle était députée du Vaucluse. Le parti d’Eric Zemmour a diffusé une communiqué mercredi 22 mars demandant aux trois autres députés RN du Vaucluse de « prendre une position claire et de condamner les compromissions scandaleuses de leur collègue ».

Face à la polémique qui monte au sein du RN, le bureau exécutif a fait savoir qu'il « désapprouve son initiative d’inaugurer dans la commune du Pontet (...) une mosquée ouvertement liée au pouvoir et aux réseaux d’influence turcs ». Joris Hébrard a fait l’objet d’un blâme de la part de son parti ce vendredi 24 mars. Le bureau exécutif a ainsi rappelé « la ligne politique du Rassemblement national : la lutte intransigeante contre toute forme de communautarisme ainsi que le rejet des influences étrangères, notamment de la Turquie islamiste d’Erdogan, sur le sol national français ».

Questionnée sur le sujet mercredi, la patronne des députés RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a prétendu ne pas avoir été mise au courant. A la question de savoir si le député risquait une sanction de son groupe parlementaire, elle a expliqué que c’était « un peu comme avec le fisc, il y a le droit à l’erreur, mais une seule fois ».

Pour autant, des députés « dédiabolisés » ne devraient pas avoir honte de se rendre à l’invitation de citoyens « qui ont une religion qui s’appelle l’islam », fait part l’entourage du député, en soulignant que l’association n’avait rien à voir avec « des islamistes ». Cette polémique au sein de l'extrême droite a de quoi interroger le profane. A moins qu'elle ne soit l'occasion de se rendre compte que la prétendue dédiabolisation du RN n'est qu’un paravent pour cacher le racisme fondamentalement attaché à ce parti politique depuis sa création, en octobre 1972. Preuve en est, comme l'indique Libération, de la récente embauche par Joris Hébrard d'une attachée parlementaire qui participe à des dîners remplis d’antisémites multicondamnés comme Hervé Ryssen,

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