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Israël : les bureaux de sept ONG palestiniennes fermées manu militari, l'UE proteste

Rédigé par Lionel Lemonier | Vendredi 19 Aout 2022 à 15:00

Les locaux de sept organisations non gouvernementales palestiniennes ont été perquisitionnés et fermés, jeudi 18 août, par l'armée israélienne. Accusées d'être des organisations « terroristes », ces organisations de défense des droits humains sont pourtant soutenues par nombre d'organisations et de gouvernements à travers le monde, y compris en France et en Europe.



Jeudi 18 août 2022, tôt dans la matinée, l’armée israélienne a perquisitionné et fermé les bureaux de sept ONG palestiniennes installées en Cisjordanie occupée. Ces organisations de défense des droits de l’Homme, reconnues à l’échelle internationale, sont qualifiées de « terroristes » par l'Etat hébreu depuis novembre 2021. Figurent l'association de soutien aux prisonniers et aux droits humains Addameer, Al Haq – Le droit au service des Hommes, le Centre de recherche et de développement Bisan, Défense des enfants International- Palestine (DCI-P), l’Union des comités de travail agricole (UAWC) et l’Union des comités de femmes palestiniennes (UPWC). L’Union des comités de travail de santé (UHWC) a également subi le même sort.

L’Autorité palestinienne a réagi le jour même pour condamner le raid à Ramallah et Al Bireh et s’indigner du vol des équipements et de documents. Elle dénonce « une tentative de répression et d’intimidation envers ceux qui réclament à Israël de répondre des crimes » et souligne que « l’absence de volonté politique pour rendre Israël comptable des décennies de crimes et de violations lui permet de continuer sa guerre sans fin contre le mouvement des droits humains. Les efforts d’Israël pour dominer la société civile palestinienne, pour contrôler son fonctionnement et, par extension, pour perturber la construction de la société palestinienne est une décision politique qui a pour but de protéger les responsables politiques israéliens de toute responsabilité ».

Des ONG palestiniennes soutenues en France

En France, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) rappelle que ces organisations sont soutenues par 26 ONG françaises comme Médecins du Monde, la Ligue des droits de l'Homme (LDH), Oxfam, la Cimade ou encore CCFD-Terre Solidaire, Elles avaient d'ailleurs envoyé un courrier au ministre et des Affaires étrangères en novembre 2021 pour fustiger la décision du gouvernement israélien de classer ces ONG palestiniennes comme « organisations terroristes ».

« Depuis plusieurs années, les organisations israéliennes et internationales qui dénoncent les violations des droits humains et du droit international humanitaire par le gouvernement israélien font également face à des attaques visant à les délégitimer et à les réduire au silence », avaient-elles dénoncé.

Pour le gouvernement israélien, ces ONG palestiniennes sont liées au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), mouvement palestinien d’obédience marxiste doté d'une branche armée sans disposer de la même force que des groupes comme le Hamas ou le Jihad islamique.. Mais toutes les ONG visées ont nié avoir un lien quelconque avec le FPLP.

« L’heure n’est plus aux déclarations en demi-teinte »

En juillet, neuf pays européens dont l’Allemagne et la France ont annoncé leur intention de continuer à coopérer avec les organisations qualifiées de « terroristes » par le gouvernement israélien, faute d’élément prouvant leur implication dans une activité criminelle.

Des diplomates européens se sont rendus, jeudi 18 août, à Ramallah pour rencontrer les responsables des ONG et leur témoigner le soutien de l'Union européenne. « Les allégations passées de détournement de fonds européens concernant certaines ONG palestiniennes n'ont pas été étayées jusqu’à présent. L'UE continuera de respecter le droit international et de soutenir les ONG qui ont un rôle à jouer dans la promotion du droit international, des droits de l'Homme et des valeurs démocratiques », a fait savoir sur ses réseaux la Délégation européennes en charge des relations avec les Palestiniens. Le consulat français à Jérusalem a indiqué que la chargée d'affaires française s'est aussi rendue « avec les partenaires européens dans les locaux d’Al Haq pour soutenir les ONG palestiniennes incriminées par Israël ».

Mais « l’heure n’est plus aux déclarations en demi-teinte. Il faut de toute urgence que la France et l’Union européenne condamnent de la manière la plus nette les exactions israéliennes contre les ONG palestiniennes, et exigent l’annulation immédiate des décrets gouvernementaux et des ordres militaires qui les visent depuis octobre 2021 », affirme l’AFPS. « C’est le rôle de la France et de l’Union européenne de prendre toutes les mesures de rétorsions nécessaires à l’encontre du gouvernement israélien afin qu’il mette un terme à une politique digne des États les plus totalitaires. »

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