Sur le vif

Islam de Belgique : Noureddine Smaili de retour à la tête de l’EMB

Rédigé par | Mercredi 27 Janvier 2021 à 20:00



L’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) rappelle Nourredine Smaili. Le professeur de religion islamique a été désigné au week-end du 23 janvier pour succéder à Salah Echallaoui au poste de vice-président. L'homme d’origine marocaine, qui est par ailleurs imam, n'est pas un visage nouveau dans le paysage institutionnel de l'islam belge : il avait déjà assuré la présidence de l'EMB entre 2014 et 2016. « On s’est dit que c’est la personne qui ferait le moins de peine à la communauté car il connaît les dossiers », a confirmé Ramadan Gjanaj, membre du Conseil de coordination des institutions islamiques de Belgique (CCIIB) auprès du quotidien belge La Libre mardi 26 janvier.

Si son expérience passée au sein de l'EMB est un gage de confiance pour certains, Noureddine Smaili s'est aussi vu reprocher par le passé plusieurs prises positions. Au lendemain des attentats de janvier 2015, l'imam avait déclaré que les musulmans résidant en Europe devaient « s'assimiler ou partir ». « S'ils ne veulent pas accepter les valeurs européennes et vivre en Europe en respectant la loi, ils n’ont rien à faire ici », avait-il clamé sans détour au micro de RTL Belgique. Une sortie qui avait alors crée des remous parmi les musulmans mais aussi au sein de l'EMB.

Il lui avait également été reproché en 2016 de ne pas avoir assez défendu le professeur de religion islamique Yacob Mahi dans la procédure disciplinaire ouverte à son encontre par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2015 suite à des accusations de faits de mœurs sur un mineur de moins de 16 ans. Trois ans après ces reproches, en 2019, Yacob Mahi a été reconnu coupable d’attentat à la pudeur, d’incitation à la débauche et de harcèlement, et condamné à trois ans de prison avec sursis et une interdiction d'exercer son métier pendant 10 ans.

Sur un autre plan, ses détracteurs ont pointé du doigt l'implication en 2015 de l’EMB dans la Commission Marcourt, instaurée par le ministre de l’Enseignement supérieur et des Médias, Jean-Claude Marcourt, pour encadrer davantage le culte musulman belge. Alors que son mandat était encore en cours en mars 2016, il choisit - du moins officiellement - de démissionner de son poste, repris alors par Salah Echallaoui après de nouvelles élections.

La prise de fonction de Noureddine Smaili survient après la démission récente de Salah Echallaoui de l'EMB, en plein bras de fer entre l'instance musulmane et le gouvernement belge au sujet de la Grande Mosquée de Bruxelles soupçonnée d’espionnage pour le compte du Maroc. Le ministre de la Justice, Vincent Quickenborne, avait fait part de sa volonté de voir les instances de l'organisation totalement renouvelées.

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