Sur le vif

Dordogne : après les profanations d’ampleur visant une église et des tombes, le CFCM appelle à la vigilance

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 12 Mars 2024 à 14:30



Des tombes, des calvaires, une église et un monument aux morts ont été profanées dans un petit village de Dordogne. © SOS Calvaires
Le petit village de Clermont-d'Excideuil, en Dordogne, est sous le choc après la découverte, lundi 11 mars, d’une cinquantaine de tombes profanées par des inscriptions faisant référence à l’islam du type « La France est déjà à Allah », « Isa brisera la croix », « Soumetez vous à l’Islam (sic) », « chien », « gwers » ou encore « Ramadan mubarak ». L'église, le monument aux morts et des calvaires ont aussi été profanés, suscitant l’indignation du maire et de ses administrés. Une profanation d’ampleur qui rappelle celle qui a été faite deux semaines plus tôt dans des communes voisines.

Plusieurs plaintes ont été déposées à la gendarmerie afin d'identifier les auteurs de ces graffitis. « Une enquête de gendarmerie se poursuit sous l'autorité du parquet de Périgueux qui a ouvert une enquête pour dégradations aggravées », a fait savoir le préfet de Dordogne en condamnant le nouvel acte de vandalisme commis à Clermont-d'Excideuil.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est déclaré, mardi 12 mars, « profondément choqué » par les profanations, des « actes ignobles et abjects qui blessent profondément nos compatriotes de confession chrétienne ». « Ces actes blessent également l'ensemble des musulmans de France qui sont pleinement solidaires avec leurs compatriotes et s'estiment en plus souillés par le fait que leur religion soit associée à une telle infamie », a-t-il précisé.

Un appel à la vigilance sur la désignation des auteurs

L’organe, qui a dénoncé « toute tentative d'instrumentalisation de ces profanations pour jeter l'opprobre sur l'ensemble des musulmans de France et alimenter un pseudo choc des civilisations », a appelé « à la vigilance et à la prudence quant à la désignation des auteurs de ces "tags" abjects ». « Gardons à l'esprit les récents tags en forme d’étoile de David que la France avait découvert avec stupéfaction dans la capitale il y a quelques semaines. Les musulmans furent immédiatement montrés du doigt et accusés, alors qu'il s'agissait en réalité d'une manœuvre étrangère visant à déstabiliser notre pays », conclut le CFCM.

Celui-ci fait référence à l'affaire des étoiles de David qui ont été retrouvées tagguées en grand nombre sur les murs de plusieurs bâtiments parisiens en octobre 2023. Ces tags, présentés au départ comme des actes à caractère antisémite dans un contexte de tensions liés au conflit au Proche-Orient, ont été en réalité réalisés par un homme d'affaires moldave dans le cadre d'une opération de déstabilisation organisée par des réseaux pro-russes.

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