Sur le vif

Des artistes payés pour soutenir Bouteflika, la polémique

Rédigé par La Rédaction | Mardi 8 Avril 2014 à 12:29



Le clip de soutien d'artistes algériens et français à la candidature d’Abdellaziz Bouteflika s’est attiré les foudres de très nombreux Algériens sur Internet. La pilule passe mal auprès d'Algériens qui estiment que le président sortant n’est pas en capacité physique de diriger le pays. Ils sont nombreux à ne pas avoir compris l’engagement de personnalités en sa faveur. Le clip avait d'ailleurs été largement raillé.

On en sait un peu plus désormais sur les circonstances de leur engagement. Deux comédiens ayant participé au clip ont fait savoir que les artistes s’étaient vus promettre une contrepartie financière. Lundi 31 mars, les deux hommes, Amine Ikhlef et Mohamed Bounoughaz, ont reconnu qu’ils devraient eux-mêmes toucher un cachet pour ce clip, dans l’émission Système DZ dans laquelle ils sont également chroniqueurs.

N’ayant pas imaginé que leur action favorable à Abdelaziz Bouteflika aurait suscité une telle fronde, ils émettent des regrets quant à leur participation au clip. « Si j’avais su que le public allait réagir aussi négativement, je n’aurais pas fait le clip », dit ainsi Mohamed Bounoughaz. « A choisir entre le clip et mon public, je ne peux pas faire d'autre choix que le public », ajoute-t-il.

Ce dernier estime que certains artistes ont participé au clip car ils soutiennent réellement Abdelaziz Bouteflika - la star du raï, Khaled devrait sans mal être l'un d'eux - mais d’autres « ont fait ça pour l’argent » avant de préciser qu’il reversera, comme Amine Ikhlef, son cachet « à des associations caritatives ».

Suite au débat entourant leur présence dans ce clip, l’émission Système DZ a disparu des grilles de la chaîne Dzaïr TV, jeudi 3 avril. Sa « suspension temporaire (...) n’a absolument rien à avoir avec une quelconque pression. C’est une décision interne liée à la prestation des animateurs dans un numéro où on a constaté une petite tension entre les membres de l’équipe qui était jusque-là homogène », explique Mohamed Hakem, le directeur de la chaîne contacté par TSA. Mais d’après des sources internes à la chaîne citées par le site algérien, les révélations des comédiens sur les cachets des artistes auraient eu pour conséquence de déclencher la colère de l’équipe de campagne du président algérien qui aurait fait pression pour l’arrêt de l’émission.

Les caciques du pouvoir sont prêts à tout pour maintenir Bouteflika au pouvoir. Le scrutin présidentiel est prévu le 17 avril prochain.