Sur le vif

Contre la répression en Iran, un fort soutien manifesté depuis Paris

Rédigé par Lina Farelli (avec AFP) | Lundi 3 Octobre 2022 à 12:15



« Mahsa Amini, ton nom a fait trembler la tyrannie des ayatollahs. » Depuis la mort de la jeune femme arrêtée par la police des mœurs en raison d’un voile « mal porté » mi-septembre à Téhéran, la colère est vive en Iran. Face aux manifestations, le régime réprime. Le bilan humain fait état d’au moins 92 morts, selon l’ONG Iran Human Rights (IHR).

C’est dans ce contexte que des milliers de personnes ont défilé, dimanche 2 octobre à Paris, pour condamner la répression des manifestations en Iran mais aussi dénoncer la législation obligeant les femmes à se voiler dans l’espace public. Des hommages au courage des Iraniennes ont ainsi été rendus.

Des personnalités politiques dont le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, l'eurodéputée LFI Manon Aubry ou encore la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, étaient présents. Comme ces derniers, la députée écologiste Sandrine Rousseau a pris la parole mais son discours a été couvert par des huées. « Il y eut des sifflets et des applaudissements. Pour tout le monde. Les sifflets étaient plus importants pour Manon Aubry et moi. Moins pour Laurence Rossignol et Olivier Faure mais tout le monde l’a été », a déclaré la députée au lendemain de la manifestation, ce qu'a contesté Laurence Rossignol, qui indique avoir été applaudie pour sa part. Une prise de becs qui témoigne, au fond, d'un affrontement entre deux visions sur le voile en France.

Cette manifestation intervient après plusieurs appels à manifester le 2 octobre dans la capitale parisienne. Un appel a notamment été lancé par un collectif dans lequel figurent les artistes Gilles Lellouche, Kheiron, Camille Cottin, Kyan Khojandi et Marjane Satrapi, auteure de Persepolis.

« Aujourd’hui plus que jamais le peuple iranien a besoin de la communauté internationale. Nous savons désormais les manœuvres du régime et nous connaissons le combat du peuple iranien contre la dictature. Nous leur apportons notre soutien et rappelons l’importance de reconnaître l’accès aux droits fondamentaux pour le peuple Iranien que sont : le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit et le respect des droits de l’homme », lit-on dans une tribune parue dans Libération, Le collectif a aussi appelé « plus globalement à la multiplication des initiatives pour que leur combat ne tombe pas dans l’oubli ».

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