Sur le vif

Carla Del Ponte accuse l’ONU de ne pas vouloir faire justice pour la Syrie

Rédigé par Saphirnews | Lundi 7 Aout 2017 à 13:12



C’est « frustrée » et « résignée » que Carla Del Ponte a décidé de démissionner de la commission d’enquête des Nations unies (ONU) sur la Syrie qu’elle en rejoint en septembre 2002, quelques mois après sa création en août 2011 par le Conseil des droits de l'Homme.

L’ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et au Rwanda, âgée de 70 ans, a accusé le Conseil de sécurité des Nations unies « de ne pas vouloir établir la justice » sur la situation en Syrie, empêchée ainsi de faire le travail nécessaire en vue de rendre justice.

« Je ne peux plus être dans cette commission qui ne fait absolument rien », indique la magistrate suisse dans une interview dans le journal suisse RTS dimanche 6 août, en marge du Festival du film de Locarno.

« Nous sommes impuissants, il n'y a pas de justice pour la Syrie. (…) Il n'y a pas de responsabilité criminelle et pourtant des crimes sont commis tout le temps », dit-elle. La commission d’enquête, qui n’a jamais été autorisée par Damas à se rendre en Syrie, ne fait preuve d'« aucune volonté politique » et n'a « jamais rien obtenu », dénonce Carla Del Ponte, qui refuse de servir d’« alibi ».

« On pensait avoir fait des progrès avec l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, mais maintenant on est revenu au point de départ. (...) Croyez-moi, des crimes horribles comme ceux commis en Syrie, je n'en ai pas vus au Rwanda, ni dans l'ex-Yougoslavie », a estimé Carla Del Ponte, dont la démission devrait être effective d'ici à la fin septembre.

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