Sur le vif

Birmanie : un rassemblement interreligieux organisé à Rangoon pour redorer son image

Rédigé par | Mercredi 11 Octobre 2017 à 17:03



Un grand rassemblement interreligieux rassemblant des dizaines de milliers de personnes s’est tenu, mardi 10 octobre ,à Rangoon, capitale de la Birmanie (Myanmar). L’événement a été organisé par le parti au pouvoir dans le but de redorer l’image du pays, largement ternie ces dernières semaines par la répression massive à l’encontre de la minorité musulmane des Rohingyas.

« Cette cérémonie doit montrer au monde que toutes les religions dans notre pays cohabitent en toute amitié dans notre pays », a expliqué à l'AFP Win Maung. Cet élu est un député, membre de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), mouvement auquel est affilié Aung San Suu Kyi, le chef du gouvernement birman.

Environ 40 000 personnes auraient rempli l’enceinte du grand stade de football de Rangoon, selon les autorités. Bouddhistes mais aussi quelques chrétiens et musulmans, très minoritaires en Birmanie, ont défilé avec des portraits de la lauréate du prix Nobel de la paix. Il s'agit de la première manifestation interreligieuse organisé en Birmanie depuis le début de la nouvelle crise des Rohingyas ces dernières semaines. Plus de 500 000 Rohingyas ont rejoint le Bangladesh en l’espace d’un mois et demi pour fuir ce que l'ONU qualifie d’épuration ethnique en Birmanie. Après un ralentissement, l'exode a repris en force cette semaine.

« Nous sommes profondément désolés de la réaction de la communauté internationale, basées sur des informations erronées », a ajouté Win Maung, reprenant ainsi les éléments de langage dispensés depuis plusieurs semaines par le gouvernement birman. La crise des Rohingyas « n'est pas un problème religieux à la base, mais cela en devient un à cause du meurtre de membres de communautés ethniques. (…) Je pense qu'Aung San Suu Kyi fait de son mieux pour résoudre le problème », a assuré, Eainda Wun Tha, un moine bouddhiste.

Jusque là, elle s'est davantage illustré dans la négation d'une répression organisée contre les Rohingyas par l'armée birmane. Un problème critiqué par de nombreux lauréats de prix Nobel de la paix et de plusieurs chefs d'Etat dont Emmanuel Macron qui a dénoncé un nettoyage ethnique en Birmanie en septembre.

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