Congrès International féminin

À quand une éducation à la paix ?

Rédigé par Association Internationale Soufie Alâwiyya (AISA) | Samedi 1 Novembre 2014 à 06:00



La culture de paix permet d’entrevoir, d’espérer ou de rêver pour nos enfants et nos petits-enfants un monde meilleur, plus juste et plus apaisé. Comment acquérir une nouvelle vision du monde ? À quand une éducation à la paix ? À quand des Académies de la paix ?

Le Congrès International Féminin pour une Culture de Paix, se déroule du 28 au 31 octobre 2014 à Oran et Mostaganem, en Algérie, pose la question, invite à la réflexion et lance des pistes.

Le monde de demain, c’est maintenant

Le monde de demain, c’est un monde autrement, où, partant du nôtre, chacun sait quelque chose, mais nul ne sait tout. Comment nourrir la conscience, notre conscience et celle des générations à venir, pour faire d’eux des êtres qui construisent des liens d’humanité, de vérité, d’échanges et surtout de solidarité ? Toutes ces valeurs portées et incarnées par les traditions depuis la nuit des temps sont les piliers d’une société en paix.

L’échange, fondé sur une culture de paix, est une condition pour accéder à ce nouveau monde. C’est la clef d’une nouvelle vision du monde, dans lequel, que nous le voulions ou non, nos enfants ont déjà un pied dedans. Leur monde ne sera pas celui de leurs parents. « Éduquez vos enfants pour leur époque et non la vôtre », disait déjà Sidna Ali Abu Talib, le gendre du Prophète, il y a quinze siècles !

Alors comment, aujourd’hui, éduquer nos enfants sinon qu’en leur donnant une conscience universelle de citoyenneté universelle, de fraternité universelle ?

Mettre fin à la culture de la violence

Aucun pays ne peut s’en sortir tout seul. Aucun continent ne peut s’en sortir tout seul. Les armes, la guerre et la technologie ne sont aucunement des réponses aux besoins et préoccupations de l’humanité. Répondre à la violence par la violence est une réaction de facilité. L’humanité aujourd’hui possède un pouvoir immense de destruction, de transformation, de domestication sur les êtres vivants à commencer par ses semblables.

Aussi, il importe de choisir la voie de la paix, chemin beaucoup plus ardu, mais combien bénéfique pour toute l’humanité. C’est une responsabilité qui exige, à tous niveaux, d’équilibrer la relation puissance/sagesse.

La paix est un choix

Dans un monde en perpétuel changement, voire bouleversement, garder sa spécificité, ses traditions, ses racines doit se faire en s’ouvrant à l’autre, en l’acceptant comme un miroir qui réfléchit nos qualités et nos défauts. L’autre permet de connaître qui nous sommes à condition de recevoir une éducation d’éveil.

Éveiller et nourrir les consciences à la paix afin qu’ils s’acceptent mutuellement et qu’ils puissent tirer de ce lien un vivre ensemble capable de sauver l’humanité de sa propre destruction.

À quand des Académies de la paix ?

Où sont aujourd’hui les Académies de paix ? Il existe des Académies militaires, de médecine, de la finance… Mais où est enseignée la paix ? Pas la gestion des conflits, mais l’absence de conflit !

Le conflit est une maladie : donc il faut de la prévention pour que le conflit n’arrive pas, qu’il ne détruise pas. Pour guérir le mal, comme on guérit la peste ou le choléra, il faut aller à la source. Quels ingénieurs pensent aujourd’hui à concevoir des machines qui fabriquent de la paix ? Quels médias, aujourd’hui, sont préoccupés à informer, à médiatiser des principes et des fondements pour une humanité qui penserait, agirait, construirait avec la paix ses principes de base, sa société de base ? Quelle discipline scolaire dispense cette culture de paix ? Existe-t-il une chaire universitaire en charge de l’étudier ?

Parler aujourd’hui de culture de paix relève de l’utopie. Et pourtant, jamais le désir de paix n’a été aussi grand. Le temps est venu de passer à l’acte.

Investir dans la paix

Il est du devoir impératif des parents et de la société de transmettre le savoir et la connaissance afin de développer les potentialités intellectuelles de l’être humain. Cela dans le but de faire de lui un élément constructif au sein de la société. « Demandez la science du berceau au tombeau », encourageait le Prophète de l’islam.

Sortir du chacun pour soi, de cette avidité maladive de vouloir toujours posséder plus, aux dépens des autres et de notre planète. Aux dépens de soi-même. L’éducation à une culture de paix représente une alternative dans laquelle tous doivent investir, de l’individu aux États.

La femme, première école pour l’enfant a, bien évidemment, un rôle essentiel à jouer. C’est notamment ce que rappelle le Congrès International Féminin pour une Culture de Paix.

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L’Association Internationale Soufie Alâwiyya (AISA), fondée en 2001 par le cheikh Khaled Bentounes, a été reconnue ONG internationale par l’ONU en 2014 avec le statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC (Conseil économique et social de l’ONU).