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Sur le vif

Une question sur la guerre de Gaza dans un examen de médecine énerve le CRIF

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 14 Juin 2012 à 17:08

           


« Vous êtes à l’hôpital de Rafah, situé dans la bande de Gaza lors de la guerre de l’hiver 2008-2009. Des ambulances vous amènent 22 corps portant tous le nom d’Al-Daya. Les ambulanciers et les membres survivants de la famille vous déclarent qu’il s’agissait d’un bombardement classique. La mort de chacun d’entre eux a été constatée. Quelle est ou quelles sont les qualifications des crimes perpétrés (crime de guerre, crime contre l’humanité, crime de génocide) ? Argumentez votre position en vous basant sur les définitive des différents crimes. »

Cette question de médecine humanitaire, posée mardi 12 juin par le professeur Christophe Oberlin aux étudiants de la Faculté de Médecine de l'hôpital Bichat, à Paris lors d’un examen, ne manque pas de courage mais déclenche la polémique.

Dans un communiqué, le président de l'Université Paris Diderot, Vincent Berger, a annoncé « l'ouverture d'une enquête administrative qui sera instruite strictement dans le cadre des instances académiques de l'université ». Il a fait part de « sa consternation à la lecture (de cette) question posée dans le cadre d'un examen optionnel de médecine ». « Elle comporte un caractère polémique regrettable qui contrevient à l'esprit de neutralité et de laïcité de l'enseignement supérieur », a-t-il ajouté.

Sans surprise, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Richard Prasquier, s'indigne de cette question d'examen qu'elle juge « scandaleuse » et qui inciterait à « la haine d'Israël ». « Elle n'a de lien ni avec l'enseignement de la médecine ni avec l'université, dont le professeur Oberlin viole la neutralité », selon lui, qui exige l'interdiction d'enseigner au professeur. « Nous rappelons à M. Oberlin qu'il n'a pas le droit d'utiliser l'Université pour déverser ses haines sélectives », ajoute M. Prasquier.

De son côté, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a jugé que le professeur avait « contraint les étudiants à adopter ses positions haineuses » en leur posant cette question et avait « abusé de sa position d'autorité, d'autant plus qu'il fait partie du jury d'examens, empêchant ainsi les étudiants de manifester publiquement leur désaccord devant ces déclarations mensongères et idéologiques », dénonce-t-elle dans un communiqué.

Rappelons que l'offensive israélienne Plomb Durci, déclenchée en décembre 2008-janvier 2009, a provoqué la mort de 1 400 Palestiniens, en grande majorité des civils lors de bombardements. Israël avait été accusé de crimes de guerre, voire de crimes contre l'humanité.

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