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Arts & Scènes

Une expo sur le quotidien des Palestiniens fait enrager le CRIF

Rédigé par La Rédaction | Lundi 21 Décembre 2015 à 18:03

           


L'exposition « Palestiniens entre deux guerres », hébergée par la Maison des Metallos est appelée à l'interdiction par le CRIF. © Yann Libessart
L'exposition « Palestiniens entre deux guerres », hébergée par la Maison des Metallos est appelée à l'interdiction par le CRIF. © Yann Libessart
La Maison des Métallos héberge du 15 au 23 décembre puis du 5 au 17 janvier l’exposition « Palestiniens entre deux guerres » (« In Between Wars »). Celle-ci, initiée par Médecins sans frontières (MSF), invite les visiteurs à s'immerger dans la vie quotidienne en Palestine.

« Témoins directs de la brutalité de l'occupation », les équipes de MSF qui interviennent sur le terrain « sont tiraillées en permanence entre le souci d'en atténuer l'impact insoutenable sur la population palestinienne et leur impuissance à rompre ce cycle interminable de violences et de répression », présentent les organisateurs. « Cette installation conduit le visiteur au cœur du quotidien des Palestiniens pour mieux comprendre la violence continuellement subie, une vie en sursis, entre deux guerres. » À travers un parcours qui allie photographies, objets, témoignages sonores et filmés, « l’installation exprime le refus de contribuer à banaliser l'inacceptable », explique MSF, qui propose de prolonger l'exposition sur le Web.


Ce projet, né après l'opération militaire israélienne contre Gaza en 2014, s'inscrit dans le cadre de l'événement « Focus Palestine » lors duquel des expositions, des films ou encore des conférences-débats sont organisés jusqu'au 17 janvier. « Entre ceux qui sont désespérément faibles et ceux qui disposent d'une force militaire presque illimitée, comment rester neutre et se prétendre humaniste ? », présente la Maison des Métallos.

« Apologie du terrorisme »

Le CRIF présente l'initiative, reflet d'une sombre et triste réalité causée par l'occupation israélienne, comme une « incitation à la haine » et une « apologie du terrorisme ». Dans un communiqué du 18 décembre, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Roger Cukierman a déclaré avoir adressé une lettre en ce sens à la mairie de Paris et à MSF et s’est dit « choqué par les portraits de terroristes impliqués dans des attentats, qualifiés de "martyrs" dans le dossier de presse de Médecins Sans Frontières, ainsi que par la photo du détail du portique où l'on voit le logo du FPLP, organisation qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'UE ».

« La Maison des Métallos étant un lieu culturel qui dépend directement de la municipalité, le président du CRIF demande à Anne Hidalgo de mettre un terme à cette exposition dont la nature ne peut qu'attiser la violence antisémite et augmenter la menace terroriste à Paris », a-t-il réclamé.

« De toute évidence, les accusations formulées par M. Cukierman sortent du cadre d’un débat d’opinion. Nous lui demandons donc instamment, en sa qualité de président du CRIF, de retirer ses accusations. En cas de refus ou de non-réponse, nous donnerions à ces déclarations injurieuses et menaçantes les suites qu’elles méritent. D’autant que par leur outrance, elles sonnent comme une invitation à la violence physique contre nos personnels », a répondu Mego Terzian, président de MSF. Aucune déprogrammation de l'exposition n'est à l'ordre du jour.

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