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Sur le vif

Trappes : la faute au « communautarisme » pour la droite

Rédigé par La Rédaction | Lundi 22 Juillet 2013 à 11:01

           


Après les violences survenues à Trappes dans la nuit de vendredi 19 à samedi 20 juillet, l’extrême droite a sauté sur l’occasion pour lier ces événements à l’immigration.

Marine le Pen, la présidente du Front National (FN), a ainsi dénoncé la « montée d'un communautarisme délétère exacerbé par une immigration de masse ».

Ces violences ont également fait réagir les membres de l’UMP qui en ont profité pour dénoncer la politique menée par la gauche au pouvoir. Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, a estimé que « la République se doit d'être implacable contre la violence communautariste plutôt que d'être dissimulée ».

Dans la même veine, l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a estimé que le gouvernement « doit avoir le courage de faire preuve de sévérité face à des voyous qui ne respectent rien et qui insultent les lois de la République ».

Face à ces réactions, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a dénoncé samedi « la dérisoire tentative d'instrumentalisation de ces violences urbaines par la droite, qui devrait s'en tenir à un discours de responsabilité et non d'exploitation politicienne, et par l'extrême droite ».

Le lendemain, Rachida Dati a estimé dans un communiqué qu’Harlem Désir « ferait bien de constater l'échec coupable de la gauche ». « Défaut d'intégration, communautarisme rampant, affront à l'autorité républicaine, ce cocktail explosif a été ignoré par la gauche, et depuis longtemps », accuse-t-elle

Mais selon elle, la « droite ne doit pas s'exonérer de toute responsabilité ». « Depuis plus de 30 ans, nous avons abandonné toute politique ambitieuse d'intégration à la République. Nous devons continuer à prôner la responsabilité et la fermeté, mais en évitant les discours provocateurs, pour ne pas dire les amalgames », écrit-elle. « Laissons l'idéologie à la gauche, et les amalgames honteux à l'extrême droite. Soyons ceux qui apporteront des solutions pour celles et ceux, notamment dans ces quartiers, qui subissent cette délinquance inqualifiable. C'est ainsi que nous regagnerons la confiance des Français », juge encore la députée européenne et maire UMP du VIIème arrondissement de Paris.

Rachida Dati n’est pas la seule à tacler son propre camp. Esther Benbessa, sénatrice EELV (Europe Ecologie-Les Verts) du Val-de-Marne, met en évidence l’inaction actuelle du gouvernement dans les quartiers populaires. « Rien d'exceptionnel n'est encore sorti des décisions prises par les ministères qui les ont en charge. Espérons que les solutions-miracles ne tarderont pas davantage. Car il y a urgence. Et depuis si longtemps! », déplore-t-elle dans une tribune publiée sur Huffington Post, lundi 22 juillet.

« Le quotidien des habitants de ces ghettos pauvres et abandonnés à eux-mêmes depuis des lustres ne s'améliore pas. L'arrivée de la gauche au pouvoir n'a pas eu l'impact positif que certains en attendaient. Ceux qui vivent là peuvent facilement se dire que, globalement, droite ou gauche aux manettes, rien ne change jamais vraiment pour eux », constate-t-elle. « Avouons-le. Nous sommes encore, pour les quartiers, sous le régime Sarkozy », ajoute la sénatrice.

A Trappes, le calme est revenu mais « une étincelle suffit à déclencher l'incendie », juge-t-elle.

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