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Société

Sida : accent sur la prévention en Seine-Saint-Denis

Rédigé par Pauline Compan | Vendredi 2 Décembre 2011 à 08:02

           

Si la prise en charge des malades s'améliore, la maladie est toujours là. Ce jeudi 1er décembre était la journée mondiale de lutte contre le Sida. Un rendez-vous annuel pour rappeler les risques et surtout inciter, le plus largement possible, à effectuer un test de dépistage. En Seine-Saint-Denis, les associations de lutte et de prévention étaient en ordre de bataille pour accueillir le public et ses questions. Une journée d'autant plus importante que ce département est le deuxième le plus touché par le virus, après Paris.



Sida : accent sur la prévention en Seine-Saint-Denis
34 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2010. Un nombre record car les progrès en matière de traitement, contribuent à réduire la mortalité. Pour son programme commun 2011-2015 sur le VIH, les Nations Unies se sont fixées trois objectifs ambitieux. D'ici à 2015, l'organisation entend réduire de moitié la transmission sexuelle du VIH. Autre objectif : permettre un accès universel aux traitements antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH. Enfin, les Nations Unies veulent également agir sur le plan des discriminations dont sont encore, trop souvent, victimes les personnes contaminées.

Le dépistage, un acte essentiel

En France, malgré 30 années de politiques d'information et de prévention, 6 300 personnes découvrent encore leur séropositivité chaque année. Un chiffre élevé. Le dépistage est d'ailleurs un des points essentiels de l'action menée, au quotidien, par l'association Aides. Présente au niveau national, elle est spécialisée sur la prévention des risques.

Dans le 93, son antenne locale de Saint-Denis développe une politique de proximité avec les populations à risque. « Notre principale force, explique Christophe militant d'Aides, c'est d'aller vers les gens. Nous sommes présents à la sortie de la gare ou proche du supermarché et nous encourageons les personnes à faire un test de dépistage. C'est rapide et gratuit et cela touche des populations qui n'ont pas le temps ou l'envie d'aller dans des centres de dépistage. »

Ces tests VIH « démédicalisés » peuvent désormais être pratiqués par l'association. Ils délivrent une réponse fiable en 20 minutes. Si le test s'avère positif, les équipes d'Aides orientent le malade vers des structures de prise en charge médicales avec lesquelles elles sont en partenariat. « Lors de la phase de test de cette procédure, nous dépistions trois fois plus de nouveaux cas de contamination que dans les centres de dépistage, poursuit Christophe, car il se trouve que beaucoup des personnes qui se font dépister chez nous, ne passent pas les portes des établissements de dépistage. »

Une population plus exposée

Et en Seine-Saint-Denis, le virus est toujours bien présent. « C'est un département qui cumule plusieurs problèmes. La précarité est très importante et les personnes pensent plus à leurs difficultés quotidiennes qu'à leur santé, c'est normal. » Et si le territoire souffre autant du virus, c'est aussi car il abrite des communautés « exposées » aux virus, personnes originaires d'Afrique subsaharienne ou usagers de drogue par intraveineuse par exemple.

En plus du dépistage, l'association apporte un soutien moral aux personnes séropositives. Une parole qui peut être libératrice dans un contexte où « la culture du secret » est toujours importante. « La stigmatisation du séropositif est une réalité. On ne transforme pas les mentalités en un clin d'oeil, cela prend du temps », continue Christophe.

Un autre cliché qui a la vie dure est l'angoisse de la mort chez les personnes qui apprennent leur contamination. « Souvent les gens réagissent en disant : "alors je vais mourir". Il s'agit d'un défaut d'information. Aujourd'hui, des traitements existent et permettent de vivre mieux et plus longtemps, ce sont de véritables progrès dans la prise en charge des malades », conclut Christophe.

En 2011, 30 ans après la découverte du virus, le sida ne se guérit toujours pas. Malgré cela, la prise en charge sanitaire s'améliore mais ne doit pas rester réserver à des privilégiés. Les statistiques montrent bien que la prévalence est plus forte dans les zones économiquement sinistrées.





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