Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Qatar : vers un meilleur traitement des travailleurs étrangers

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 15 Mai 2014 à 12:58

           


Le Qatar a annoncé, mercredi 14 mai, la fin de la kafala, le système de parrainage en vigueur dans plusieurs pays du Golfe qui oblige les travailleurs étrangers à avoir pour « parrain » leur employeur.

Ce système génère de véritables abus d'employeurs qui peuvent, sans états d'âme, empêcher leurs salariés de changer de travail, de quitter le pays et annuler leur permis de séjour. Ainsi, certains employeurs font subir le pire à leurs employés. De nombreux cas de maltraitance, notamment chez les employés de maison, sont dénombrés. L’abrogation de la kafala améliorera le sort des deux millions de migrants venant pour la plupart d’Asie (Bangladesh, Inde, Népal, Pakistan, Philippines, Sri Lanka).

« Les principaux amendements de la législation portent sur l'abolition de la kafala et son remplacement par un système de contrat de travail », a précisé le colonel Abdallah al-Mohannadi, directeur du département des droits de l'Homme au ministère de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse mercredi. Les travailleurs étrangers pourront désormais obtenir leur visa de sortie au ministère du Travail et ne seront plus à la merci de leur employeur.

La nouvelle loi prévoit également de multiplier par cinq l'amende imposée à l'employeur en cas de confiscation du passeport de son employé, une pratique courante dans les pays du Golfe. Cependant, la nouvelle législation doit encore être validée par le conseil de la Choura, un conseil consultatif, ainsi que la Chambre de commerce et d'industrie.

Elle est une manière pour les autorités de redorer l’image du pays après les critiques émises, ces derniers mois, par les organisations de défense des droits de l'Homme qui dénoncent le caractère esclavagiste du travail effectué par les ouvriers travaillant sur des chantiers en préparation de la Coupe du monde de football qui aura lieu dans le pays en 2022.

Si la FIFA a salué « une étape importante dans la bonne direction pour un changement durable dans les normes de protection des travailleurs au Qatar », Amnesty International a jugé ces réformes « en-deçà des changements fondamentaux nécessaires pour s'attaquer aux abus systématiques contre les travailleurs migrants ». Selon un rapport de la Confédération internationale des syndicats, 4 000 ouvriers risquent de mourir sur les chantiers du Mondial d'ici 2020.

Lire aussi :
L’exploitation des travailleurs migrants au Qatar dénoncée
Football : le Mondial 2022 acheté par le Qatar ? La FIFA dans la tourmente




SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !