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Sur le vif

Mayotte : prison ferme pour avoir profané une mosquée

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 17 Septembre 2014 à 18:14

           


Le verdict est tombé dans l’affaire de la tête de cochon retrouvée devant une mosquée de Mayotte, le 1er janvier dernier.

Les auteurs de cette profanation, un gendarme, son épouse ainsi que la femme d’un militaire était jugés, mercredi 17 septembre, au tribunal de Mamoudzou. Renvoyés en métropole quelques jours après les faits, les trois prévenus n'ont pas fait le déplacement pour leur procès.

Les deux femmes ont été condamnées à neuf mois de prison dont trois fermes. L'épouse du gendarme avait déposé la tête de porc devant le lieu de culte que sa complice lui avait fourni. Le gendarme a lui écopé de six mois de prison avec sursis pour les avoir conduits en voiture jusqu’à la mosquée de Dzaoudzi Labattoir. Les trois accusés ont également été condamnés à 3 000 euros d’amende chacun. Ils devront par ailleurs verser 7 000 euros de dommages et intérêts à l’association qui gère la mosquée.

Un passage à l'acte fortement dénoncée

Lors d’une soirée bien arrosée regroupant une majorité de légionnaires, quelques gendarmes, des policiers, des douaniers, un petit groupe s’était demandé « ce que ça ferait si on mettait une tête de cochon dans une mosquée », avaient expliqué lors de leur garde à vue les deux femmes. Au cœur de la nuit, ils étaient alors passés à l’action provoquant l’indignation de la communauté musulmane, qui découvrait au petit matin une tête de cochon devant la mosquée. Des manifestations monstres avaient suivi pour dénoncer cet acte islamophobe sur une île, où la grande majorité de la population est de confession musulmane.

Le parquet avait dans un premier temps décidé de qualifier ces faits de « provocation à la discrimination en raison de l’appartenance à une religion par un emblème ». Le tribunal les a finalement requalifiés en violence psychologique. En outre, « au-delà de l’aspect racial, c’est le mensonge et l’entravement à la justice qui colorent ce dossier », a fait remarquer Céline Cooper, l’avocate de l’association propriétaire de la mosquée. Un commandant de la Légion avait ainsi tout fait pour que personne ne parle avant de dénoncer lui-même les auteurs des faits.

L'avocat de ces derniers a annoncé faire appel de la décision du tribunal.

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