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Sur le vif

Maroc : des adolescents poursuivis pour un baiser public

Rédigé par La Rédaction | Lundi 14 Octobre 2013 à 13:41

           


Au Maroc, leur histoire a vite fait de faire la Une des journaux. Tout commence lorsque la jeune fille et le jeune homme âgés de 14 et 15 ans sont interpellés le 4 octobre pour avoir posté la photo d'un de leurs baisers sur Facebook. Leur arrestation fait suite à la plainte, fin septembre, d'une organisation locale les accusant d'« atteinte grave à l'éducation et à la culture marocaines » et d' « atteinte aux sentiments des citoyens ». L’adolescent qui les a pris en photo a également été arrêté.

De nombreux internautes marocains indignés par leurs arrestations ne manquent pas de le faire savoir. La page « Solidarité avec les jeunes de Nador - Un baiser n'est pas un crime » est créée sur Facebook et via le hashtag #FreeBoussa (baiser libre), les internautes publient des photos d’eux s’embrassant. Une pétition en ligne demandant au roi du Maroc de « protéger ces trois enfants et les faire libérer » rassemblait déjà plus de 2 660 signatures lundi 14 octobre.

Face au tollé suscité par leur détention dans un centre pour mineurs à Nador, dans le nord-est du royaume, la justice les a relâché après un week-end d’emprisonnement, lundi 7 octobre. Mais ils restent inculpés pour « atteinte à la pudeur dans un lieu public », un délit pour lequel ils risquent deux ans de prison.

En attendant, les mobilisations en leur faveur se multiplient comme à Rabat, où était organisé samedi 12 octobre un « kiss in » devant le parlement marocain dont le but était de s’embrasser en public pour soutenir les adolescents. Une quarantaine de personnes, dont une dizaine de couples, avaient répondu à l'appel. Mais ce rassemblement a été perturbé par des contre-manifestants qui n’ont pas hésité à bousculer les couples s’embrassant et à leur lancer les chaises d'une terrasse d'un café. « Vous êtes une honte ! Nous sommes dans un pays islamique et s'embrasser en public est interdit ! », a clamé un des protestataires.

Reste à attendre la réponse que leur réserve la justice marocaine dans cette affaire. Le procès des trois collégiens ouvert vendredi 11 octobre a été ajourné au 22 novembre.

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