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Sur le vif

Les groupes racistes s'autodissolvent pour « l'honneur »

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 26 Juin 2013 à 11:43

           


Après la mort du jeune Clément Méric, le gouvernement avait lancé une procédure de dissolution contre le groupuscule d'extrême droite Troisième voie et son service d'ordre les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR).

Leur dissolution devrait être officiellement actée lors du conseil des ministres, le 26 juin. Mais Serge Ayoub, leur leader de ces mouvements, a décidé de prendre les devants et les a lui-même « dissout pour l'honneur ». « Nous avons déposé la demande en préfecture mardi dernier. Comme ça, le gouvernement n'aura rien à dissoudre demain (mercredi). Et s'il le fait, c'est la preuve que c'est bien du politique », a-t-il annoncé, mardi 25 juin, lors d’une conférence de presse.

Il voudrait éviter la dissolution de l'association qui gère son bar, Le Local, situé dans le sud de Paris, devenu un véritable carrefour des radicaux, rapporte Le Figaro. Par sa décision, Serge Ayoub entend supprimer tout lien entre son groupuscule d'extrême droite et Le Local.

Cette annonce intervient alors que cinq membres de Troisième voie vont être jugés en comparution immédiate, mercredi 26 juin, pour l’agression dimanche de deux personnes, à Agen. Les identitaires ont pris a parti deux hommes qui revenaient d’un festival de rock.

L’un des deux hommes d'origine maghrébine a été particulièrement visé par les agresseurs, qui ont proféré des insultes racistes, a précisé une source policière. Les agresseurs se sont acharnés davantage sur lui du fait de ses origines. L'homme âgé de 25 ans, roué de coups, a fait l'objet d'une ITT de 30 jours, tandis que l'autre victime âgé de 33 ans a été arrêtée pour trois jours. Ils ont pu alerter la police dimanche vers 3 heures du matin pour dénoncer les faits.

Leurs agresseurs âgés de 22 à 35 ans ont été dans un premier temps déférés lundi soir au parquet d’Agen avant d’être renvoyés devant le tribunal correctionnel mercredi. Deux femmes du groupe extrémiste, qui avaient également participé à l’agression ont également été déférées avant d’être laissées libres. L’une d’entre elles était en possession d’un poing américain.

Les violences sont aggravées par le fait d’avoir été commises en réunion, avec usage ou menace d’une arme et concernant la victime d’origine maghrébine par son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. Les agresseurs sont tous originaires de l’agglomération d’Agen tout comme les victimes. SOS Racisme a « condamné fermement » l’agression, tout en déplorant « l’explosion de la violence raciste ».

Dernièrement, ce sont des femmes musulmanes, qui ont été la cible de cette violence haineuse à Argenteuil et près d'Orléans.

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