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Culture & Médias

Les arts de l’islam s’exposent à l’IMA

Rédigé par | Mardi 16 Février 2010 à 00:08

           

Envie d’un voyage à travers les temps de l’épopée musulmane ? « Arts de l’islam » est fait pour vous. Jusqu’en mars, l’Institut du monde arabe expose une partie de la célèbre collection d’art islamique de Nasser Khalili.



Les arts de l’islam s’exposent à l’IMA
Corans miniatures, pièce d’une « sitara » du tombeau du Prophète, chemise talismanique recouverte de versets coraniques pour les soldats, calligraphies, peintures, sabres, bijoux précieux… tous uniques et d’une valeur inestimable. Même la caverne d’Ali Baba n’a jamais détenu pareil trésor.

Depuis octobre, l’exposition « Arts de l’islam » à l’Institut du Monde arabe (IMA) laisse les visiteurs admiratifs. Riche d’objets issus des trois continents, l’exposition dévoile une sélection de 471 pièces, dont les plus anciennes remontent au VIIe siècle.

A l’origine de cette exposition, Nasser David Khalili, un milliardaire philanthrope fou d’art islamique, qui a fait fortune dans l’immobilier et la grande distribution. Un paradoxe pour cet homme d’origine iranienne, né à Ispahan, en 1945, dans une famille juive de marchands d’art. Parti étudier à New York en 1967, Nasser Khalili est installé depuis 1978 à Londres.

Une première en Europe

Avec plus de 20 000 pièces, M. Khalili détient l’une des collections privées d’art islamique la plus complète au monde, qu’il souhaite avant tout faire partager au monde entier. Il est décidément un collectionneur bien particulier, puisqu’il ne spécule sur aucune de ses œuvres et ne garde rien pour lui seul.

Il aime d’ailleurs à dire que les objets amassés durant ces 40 dernières années appartiennent « à l’humanité entière », qu’il souhaite conserver « pour les générations futures » afin de lever les incompréhensions entre les peuples. C’est tout naturellement qu’il a proposé d’exposer une partie de sa collection à l’IMA, faisant de l’Institut le premier en Europe à présenter des œuvres du milliardaire.

Nasser David Khalili, initiateur de l'exposition « Arts de l’islam ».
Nasser David Khalili, initiateur de l'exposition « Arts de l’islam ».

Un art religieux et profane à la fois

En un peu plus d’un siècle après la mort du Prophète (632), l’islam s’est étendu sur de vastes territoires, allant de l’Espagne jusqu’aux confins de la Chine. Cette religion a su réunir des peuples aux origines multiples, sur le plan ethnique, culturel et artistique. L’art islamique témoigne de cette diversité culturelle.

Bien qu’il s’appuie beaucoup sur la religion pour se développer, l’art islamique n’est pas simplement religieux. Certes, les formules incitant à la piété et appelant les bons auspices se rencontrent énormément dans les objets usuels comme la vaisselle.

Les versets coraniques, qui restent peu présents sur les tapis par crainte de souiller le Texte sacré, se retrouvent dans le mobilier. Le travail technique des artisans, souvent anonymes, est remarquable. L’« horreur du vide » se lit sur chaque objet.

Cependant, l’art islamique, qui sera impulsé par les princes et de riches mécènes musulmans, laisse une importante place à l’art figuratif comme en témoignent les représentations, peintes, calligraphiées ou parfois sculptées, d’hommes, de femmes et d’animaux, parfois fantastiques.

Des critiques unanimes

Si la représentation d’êtres vivants dans un contexte religieux est belle et bien interdite, cette règle ne s’applique pas à l’art profane. « Arts de l’islam », qui offre aux visiteurs un parcours thématique plutôt que chronologique, apporte un témoignage fort de l’épopée musulmane qui a su dominer le monde par sa splendeur pendant près de sept siècles.

« La démarche se veut pédagogique », affirme une des commissaires chargés de l’exposition, l’objectif étant d’«amener un public néophyte à un art particulier, auquel le public français n’est pas habitué » et de combattre ainsi les idées préconçues sur l'islam. Une démarche qui réussit à l’IMA, qui ne désemplit pas depuis l’ouverture de l’exposition, et qui prendra fin le 14 mars prochain. Les vacances d'hiver sont arrivées. Il est encore temps de s'y précipiter.






Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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