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Le gala sioniste de Paris a eu lieu

Rédigé par Bamba Amara | Mardi 30 Novembre 2004 à 00:00

           

L’armée israélienne a collecté de l’argent à Paris sous haute protection policière. Organisé par le mouvement Karen Kayemeth LeIsrael (KKL) ce gala est officiellement destiné à collecter de l’argent pour les familles et les soldats de l’armée israélienne. Dans la réalité, il s’agit pour le mouvement sioniste KKL de mener une opération de marketing en vue de redorer le blason de l’armée israélienne et, pourquoi pas, en vue de susciter des vocations. Une démarche qui n’a pas échappé aux mouvements propalestiniens parisiens.



L’armée israélienne a collecté de l’argent à Paris sous haute protection policière. Organisé par le mouvement Karen Kayemeth LeIsrael (KKL) ce gala est officiellement destiné à collecter de l’argent pour les familles et les soldats de l’armée israélienne. Dans la réalité, il s’agit pour le mouvement sioniste KKL de mener une opération de marketing en vue de redorer le blason de l’armée israélienne et, pourquoi pas, en vue de susciter des vocations. Une démarche qui n’a pas échappé aux mouvements propalestiniens parisiens.

' Le gouvernement tient un double langage '
Tout au long de la semaine dernière, la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient (Capjpo) a protesté contre ' ce gala en faveur d’une armée d’occupation '. Ce mouvement présidé par Olivia Zémor a appelé à manifester devant le théâtre du Gymnase où le gala était prévu. Si les demandes de rassemblement n’ont jamais été refusées, les réunions ont régulièrement été empêchées. Un imposant dispositif de police attendait les manifestants devant le théâtre.

L’objectif d’interdire le gala avait peu de chance de réussir, reconnaît madame Zémor. Plusieurs villes françaises ont déjà accueilli ce gala. Il s’agissait donc pour Capjpo de profiter de cette occasion pour ' mettre le gouvernement français devant ses responsabilités ' explique-t-elle. La présidente de Capjpo estime que Paris tient ' un double langage ' sur la question palestinienne ' d’une part, la France a signé des conventions internationales contre la colonisation et le gouvernement nous dit qu’il faut un Etat palestinien libre et indépendant. Puis, d’autre part, ce gouvernement accueille une armée d’occupation et continue d’entretenir une coopération militaire notamment par la fabrication de drones, ces avions sans pilotes utilisés par l’armée israélienne pour bombarder les populations civiles palestiniennes '.

Alerter l’opinion publique
Dans la semaine, la présidente de Capjpo a déposé un référé d'heure à heure devant le tribunal de Paris. Mais, le lundi, sa demande d’interdiction du spectacle lui sera rejetée. ' Nous savions que nous n’avions aucune chance de gagner, explique-t-elle. Notre objectif était d’alerter l’opinion publique et la presse sur le double langage du gouvernement '. Une attitude qui place de cette militante intraitable dans le collimateur des forces de l’ordre. Dans un communiqué publié dimanche dernier, Capjpo rend compte de l’arrestation par les forces de police qui ' s’acharnant contre Olivia Zémor, président de l’association CAPJPO, qui a été conduite en urgence à l’Hôpital Cochin. Quatre gendarmes mobiles, auxquels le chef de la police présent sur les lieux avait expressément désigné ' la blonde ' (Olivia est en effet blonde), se sont saisis de notre camarade, et lui ont porté de multiples coups, lui faisant perdre connaissance. Souffrant de nombreuses contusions, mais plus particulièrement d’une forte gêne respiratoire consécutive à un serrage de strangulation, comme l’ont constaté plusieurs témoins de la scène, Olivia a ensuite perdu connaissance, pendant plusieurs minutes. ' Contactée ce jour par téléphone, madame Zémor qui est sortie de l’hôpital a expliqué à saphirnet.info qu’elle allait mieux.

Divisions chez les propalestiniens
Hier, un important dispositif policier assiégeait le quartier du Gymnase où se produisait la chorale de l’armée israélienne. Sept cent spectateurs étaient attendus parmi lesquels Nissim Zvili, l'ambassadeur d'Israël en France. Les accès à toutes les stations de métro étaient fermés. Les grands boulevards environnant étaient devenus impraticables. Une immense toile de tente avait été posée pour protéger le théâtre. Cet impressionnant déploiement policier estimé à plusieurs milliers d’agents par les manifestants qui n’était que quelques centaines, n’a pas empêché la protestation. Mais le mouvement propalestinien français est en proie à de vives dissensions. Composé de groupes aux positions très hétéroclites, ils se retrouvent uniquement autour de la défense de la cause palestinienne. Hier, ils n’ont pu organiser une action concertée pour mener leur résistance. Un schéma de conflit déjà mis à jour dans la conduite du mouvement Europalestine qui a pourtant réussi, le temps des élections européennes à faire coexister des énergies fortes et marquées mais radicalement divergentes.





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