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Sur le vif

Le Sénégal appelé à poursuivre les exploiteurs d’enfants mendiants

Rédigé par Saphirnews | Vendredi 29 Juillet 2016 à 14:39

           


Le Sénégal appelé à poursuivre les exploiteurs d’enfants mendiants
La Plateforme pour la promotion et la protection des droits de l’homme (PPDH), un collectif de 40 ONG sénégalaises, s’associe avec Human Rights Watch (HRW) pour le retrait des enfants des rues. Selon la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNTLP), une enquête officielle datant de 2014 rapporte que, dans la région de Dakar, on compte près d’un millier de « daaras » (écoles coraniques) avec 54 837 « talibés », dont plus de 30 000 sont forcés à mendier.

Le Sénégal, sur ordre de son président Macky Sall, a lancé fin juin une opération de retrait des enfants des rues. Résultat : des centaines d’enfants ont quitté les rues de Dakar. Ils ont été placés dans un centre d’accueil puis remis à leurs parents ou tuteurs dont des maîtres d'écoles coraniques. Plusieurs autres régions du pays ont également commencé à appliquer cette initiative, que les autorités prévoient d'étendre à tout le pays, indique HRW.

« Tous les daaras ne sont pas des lieux d'exploitation, loin de là. Un certain nombre de maîtres coraniques appuient le mouvement visant à améliorer le système et à protéger les droits des talibés. Cependant, beaucoup d'autres ont agi comme des hommes d'affaires sous prétexte d'enseigner le Coran », précise l'ONG.


Appuyer le mouvement en appliquant la justice

Les ONG exhortent le pouvoir sénégalais « à maintenir l’élan de ce mouvement en ouvrant des enquêtes et en engageant des poursuites judiciaires à l’encontre des maîtres coraniques » et autres auteurs des « violations » des droits de l’enfant.

Selon Corinne Dufka, responsable à HRW, les « récentes mesures prises par le gouvernement » sont « louables », mais son opération « ne conduira pas à des changements sur le long terme si les écoles coraniques ne sont pas réglementées et si les maîtres qui ont commis des abus ne sont pas amenés à rendre des comptes ».

Coordinateur de la PPDH, Mamadou Wane ajoute que les « meurtres et autres sévices et actes de maltraitance sur des enfants sont les conséquences de la non poursuite judiciaire des auteurs et des faibles sanctions pénales prises à l'encontre des auteurs ». La mendicité des enfants est punie par deux à cinq ans de prisons et une amende de 500 000 à deux millions de francs CFA (soit 762 à 3 050 euros) depuis l’adoption d’une loi en 2005. Elle est cependant rarement appliquée.

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