« Je m’appelle Nessrine, j’ai 29 ans et deux enfants de 4 et 5 ans. J’ai passé cinq ans en Syrie dans le territoire de Daesh. Je suis en liberté conditionnelle et j’attends l’ouverture de mon procès. » Début novembre 2021, Arte Radio dévoilait un documentaire intitulée La Cage. Constituée de quatre podcasts audio d’une vingtaine de minutes chacun, cette série documentaire présente le témoignage d’une jeune femme ayant fait le choix de rejoindre Daesh quand elle avait tout juste 22 ans.
Recueilli par Edith Bouvier et Céline Martelet, deux journalistes également auteures du livre Un parfum de jihad pour lequel une quinzaine de Françaises parties en Syrie et en Irak ont accepté de se confier, le témoignage de Nessrine – un nom d’emprunt – fait l’effet d’un coup de poing au ventre. Sa voix douce égraine les raisons de son départ vers le Moyen-Orient, les désillusions rencontrées dès son arrivée, le danger, les coups, la privation de liberté, puis la fuite vers la France et sa mise en examen pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste ».
Elle qui vivait sous « le poids de la tradition maghrébine » est partie pour échapper à la « cage » dans laquelle sa famille l’enfermait petit à petit. A son entrée à l'université, c'est au tour des réseaux sociaux de l'enfermer dans un autre monde où elle s'imagine être utile aux Syriens et « vivre pleinement la religion » en faisant la hijra. Mais dès son arrivée en Syrie, son mari, « épousé » à distance, lui confisque son téléphone, la séquestre et la bat, comme ses frères auparavant. Il meurt au combat et elle est remariée très rapidement avec celui qui deviendra le père de ses enfants. Gentil et respectueux, ce second mari meurt à son tour. S'ensuit la fuite vers la Turquie avec ses deux enfants, puis son expulsion vers la France en mars 2019.
Malgré les épreuves traversées, Nessrine ne se considère pas comme une victime. Aujourd'hui placée sous contrôle judiciaire, elle s’attend à être condamnée par un tribunal français, tout en redoutant un éventuel retour en prison. Elle est très représentative de ces jeunes femmes qui ont fait sciemment le choix, pour de multiples raisons, de rejoindre la Syrie ou l’Irak, pour vivre au cœur d'une organisation « islamique » qui n'en a, tout au plus, que le nom.
Recueilli par Edith Bouvier et Céline Martelet, deux journalistes également auteures du livre Un parfum de jihad pour lequel une quinzaine de Françaises parties en Syrie et en Irak ont accepté de se confier, le témoignage de Nessrine – un nom d’emprunt – fait l’effet d’un coup de poing au ventre. Sa voix douce égraine les raisons de son départ vers le Moyen-Orient, les désillusions rencontrées dès son arrivée, le danger, les coups, la privation de liberté, puis la fuite vers la France et sa mise en examen pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste ».
Elle qui vivait sous « le poids de la tradition maghrébine » est partie pour échapper à la « cage » dans laquelle sa famille l’enfermait petit à petit. A son entrée à l'université, c'est au tour des réseaux sociaux de l'enfermer dans un autre monde où elle s'imagine être utile aux Syriens et « vivre pleinement la religion » en faisant la hijra. Mais dès son arrivée en Syrie, son mari, « épousé » à distance, lui confisque son téléphone, la séquestre et la bat, comme ses frères auparavant. Il meurt au combat et elle est remariée très rapidement avec celui qui deviendra le père de ses enfants. Gentil et respectueux, ce second mari meurt à son tour. S'ensuit la fuite vers la Turquie avec ses deux enfants, puis son expulsion vers la France en mars 2019.
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La Cage : une Française dans le djihad, série documentaire d’Edith Bouvier et Céline Martelet. Arte Radio, (4 x 20 min).
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