Sur le vif
L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, lundi 29 décembre, une résolution pressant la Birmanie d’accorder la « pleine citoyenneté » aux Rohingyas, et de leur permettre de circuler librement dans le pays.
Les membres de la minorité musulmane, qui vit de longue date dans les terres de l'actuelle Birmanie, se voient refuser la citoyenneté et sont de fait apatrides. Les autorités birmanes préfèrent les catégoriser en « Bengalis », impliquant que les 1,3 million de Rohingyas seraient des migrants en situation irrégulière en provenance du Bangladesh voisin.
L’Assemblée générale a salué les avancées positives de la Birmanie depuis la chute de la dictature militaire en 2011, notamment en matière de démocratisation, de réforme politique et économique. Mais la résolution, adoptée par consensus, exprime la « grave préoccupation » de l’Assemblée sur le traitement de la minorité musulmane par la Birmanie. Elle entend ainsi envoyer un message fort à ses autorités.
Rédigée par l’Union européenne, la résolution, non contraignante, appelle la Birmanie à accélérer ses efforts pour lutter contre les « discours de haine, de déplacement et la privation économique affectant diverses minorités ethniques et religieuses, et les attaques contre les musulmans et les autres minorités religieuses ».
Sous la pression des violences exercées par les bouddhistes, 140 000 Rohingyas ont dû partir de chez eux et vivent désormais dans des conditions d’apartheid dans des camps ou dans des villages restreints, principalement dans l’Etat de Rakhine (Arakan). D’autre encore ont tenté de fuir le pays par la mer au cours d’un « exode sans précédent ». Plusieurs milliers d’entre eux étaient portés disparus le mois dernier.
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