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Société

L’Aïd comme jour férié ? Le débat est relancé

Aïd el-Fitr 2009

Rédigé par | Jeudi 17 Septembre 2009 à 06:00

           

Le mois du Ramadan se termine. Après 29 ou 30 jours de jeûne sans interruption, l’heure est à la fête : celle de l’Aïd el-Fitr, qui constitue avec l’Aïd el-Kébir, l’une des deux fêtes religieuses musulmanes les plus importantes. Cependant, elles sont, à ce jour, non fériés en France comme en Europe, sauf exception pour une ville espagnole. Jamais fixés en avance, la prise de congés à ces dates est plus compliquée pour les salariés et les fonctionnaires de confession musulmane.



L’Aïd comme jour férié ? Le débat est relancé
À quand l’institution des fêtes religieuses juives et musulmanes comme jours fériés en France? L’importance de l’Aïd el-Fitr, communément appelé la petite fête (Aïd el-Seghir), et de l’Aïd el-Kébir aux yeux des musulmans oblige nombre de salariés à prendre des jours de congés afin d’accomplir la prière de l’Aïd et de partager un grand moment de convivialité avec famille et amis. À moins que les Aïd ne tombent – « par chance » diraient certains – un dimanche ou un jour férié, la tâche leur est parfois difficile, car c’est l’apparition de la nouvelle lune qui détermine la date de ces fêtes.

Par conséquent, « on ne peut prévoir le jour de fête à l’avance, cela m’oblige à poser deux jours de congés au lieu d’un. Et du fait que cela ne soit pas une fête nationale, je cours le risque que ces jours de congés me soient refusés si l’entreprise a besoin de moi. Cela m’est d’ailleurs arrivé une fois », déclare Christian, ingénieur de production.

Même si la HALDE rappelle dans ses textes que « la liberté religieuse est la règle au sein de l'entreprise privée », c’est l’employeur qui décide d’accorder ou non le congé. Une prise de congés sans son accord peut être un motif sérieux de licenciement.

Le fait religieux demeure une question davantage sensible du côté de la fonction publique. À moins d’être dans un établissement musulman, les étudiants doivent souvent « sécher » les cours de ce jour. « J’ai toujours eu l’habitude de ne pas y aller lors des fêtes religieuses. Au collège comme au lycée, l’Aïd ne justifie pas l’absence. Je suis pris pour un absentéiste, je suis obligé de rattraper mes cours », assure Chekri, un lycéen de 17 ans.

Pourtant, la commission Stasi sur la laïcité, mise en place en 2003, a proposé de faire des grandes fêtes religieuses des jours fériés dans les écoles, à l’instar des célébrations chrétiennes. Proposition rejetée et c’est la loi interdisant le port des signes religieux qui fut adoptée en mars 2004.

« Dans l’Éducation nationale, on a droit à un jour de congé pour raison religieuse dans l’année, alors que nous avons deux Aïd… ! Il faut poser son jour impérativement 15 jours à l’avance. Et comme nous ne savons jamais la date exacte de l’Aïd, je n’utilise jamais cette possibilité, car on est tout aussi bloqué ! », se plaint Myriam, professeure des écoles.

Dans d’autres secteurs d'activité, un retour en arrière s’est même opéré. « Jusqu’à l’année dernière, l’Aïd était considéré comme une fête religieuse, donc jour férié, maintenant on doit prendre ce jour sur ses congés annuels », s’étonne Taki, chargée de médiation.

L’Europe, fidèle à ses traditions chrétiennes

Jusqu’à ce jour, aucun pays européen n’a inclut l’Aïd el-Seghir comme l’Aïd el-Kébir dans son calendrier officiel. Seule Melilla, une ville espagnole enclavée sur la côte nord-marocaine et à majorité musulmane, vient de faire de la fête du sacrifice un jour férié.

Loin d’être généralisée à l’ensemble de l’Espagne, cette décision est une première depuis la Reconquista, la reconquête des royaumes musulmans de la Péninsule ibérique par les Rois Catholiques en 1492.

Elle est surtout sans précédent en Europe, à moins que l’on prenne en compte Mayotte, devenu le 101e département français d’outre-mer en mars dernier. Ce département étant musulman à plus de 95 %, les deux Aïd y sont fériés.

Bien qu’elle ne concerne pas la fête de fin du Ramadan, la décision de Melilla relance le débat sur le continent avec l’appui des musulmans, soucieux de pratiquer leur religion dans les mêmes conditions que les autres.


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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Azz le 17/09/2009 13:22 | Alerter
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ce serait effectivement une bonne chose dans un pays comme la France qui clame sa laïcité tout en excluant les jours chômés pour les musu, à savoir les deux Aïd!
il devrait y avoir, comme Raffarin l'avait proposé quand il était ministre, d'autoriser musu et juifs à ne pas aller travailler pendant leurs jours de fête...
après le chômage technique, ou arrêt de travail pour intempéries, on pourrait imaginer deux jours dans l'année non travaillés pour célébration religieuse musulmane, un thème aussi important que l'interruption de travail pour les deux raisons citées au début de cette phrase.

2.Posté par Mohamed EL BAKI (mohamedelbaki) le 18/09/2009 13:06 | Alerter
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La Laicité Républicaine permet bien dans les écoles,lcollèges,lycées et univrrsité des jours de congés chrétiens,pourquoi pas pour les autres religions? Tous les citoyens et citoyennes devraient avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs dans notre République.

3.Posté par PRADEL le 18/09/2009 14:29 | Alerter
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bonjour,
je travaille à la mairie de PARIS et les agents musulmans ou juifs ont le droit à trois jours d'autorisation d'absence rémunérés pour célébrer leurs fêtes.
Les arméniens,orthodoxes, les bouddhistes ont également droit à des jours d'absences payés

4.Posté par pseudo le 22/09/2009 09:49 | Alerter
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Je ne comprends même pas qu'on puisse soumettre l'idée d'accorder des jours chomés pour les fêtes musulmanes. La France par sa culture est majoritairement catholique donc les jours fériés nationaux comportent des dates de fête catholique. On ne peut pas accorder, à chaque religion des jours spécifiques sinon on s'en sort plus.

Si on accorde un quota de fêtes religieuses, exemple 2 par an, comment fait-on pour gérer les congés du personnel. Un musulman, juif, orthodoxe, catho, aura 2 jours de congés pour fête religieuse et après ?
L'employé va venir travailler le 25 décembre seul ou à une poignée ? alors que la production, la majorité des clients ne travailleront pas. C'est ingérable pour une société, de toute façon celles qui veulent fermer à noël imposeront des congés à ses salariés mulsulmans donc au final ils devront poser quand même un congé.

En plus comment peut-on définir la religion de quelqu'un ? C'est un mouvement de pensées donc elle peut évoluer. Comment l'entreprise peut définir que quelqu'un est catho, musulman, etc. ? Je peut être catho cette année et musulman l'an prochain car les fériés tombent moins le week end. A l'école comment ferait-on ? sachant qu'un élève n'a pas de congés.

Franchement ça va apporter beaucoup plus de problème d'égalité que ça en résoudra. Les sociétés ouvertes (Mairie de Paris) ou à forte majorité d'un mouvement religieux adaptent dans la plupart des cas pour leurs salariés.

J'ai vécu en Tunisie, et j'y ai travaillé le 25 décembre et le 1...  

5.Posté par Pierre le 26/09/2009 19:18 | Alerter
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C'est une blague j'éspère ???

Moi vivant, hors de question que l'on ai un jour férié pour une fête qui n'a aucun rapport direct avec le peuple Européeen.

Dans ce cas, il faudrait un jour férié pour les Bouddhiste, Musulman, Juifs & co (autres "minorités religieuses")
J'ai 16 ans, et je ne suis pas de la "vieille France", donc l'intégration et l'ouverture c'est bien mais il y à des limites !

Cela fait je ne sais combien de temps que la France est chrétienne, même si moi même je ne le suis pas, je respecte totalement cette religion qui fait quand même parti de l'histoire Française.
Pour moi c'est même pas une histoire de majorité ou minorité, c'est pas notre problème, on ne doit pas se soumettre aux traditions des autres.

De toute façon si ce fait est proposé par le gouvernement, le peuple Français refusera ! C'est clair et net.

Ou alors je suis d'accord que l'Aïd soit jour férié en France si l'Algérie fête Noël ahah (Autant dire JAMAIS !^^)

En gros, proposé des idée comme celle-ci, c'est un bond en arrière pour l'intégration.

6.Posté par Annelaure le 02/11/2009 23:29 | Alerter
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Je suis pas musulmane, mais je les comprend, je pense que ce serait une bonne idée, afin que tout le monde ait ses jours fériés.

7.Posté par aid bel catho le 13/11/2009 12:21 | Alerter
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égorger des moutons c'est dégueulasse et cruel il ne devrait jamais y avoir de jours fériés mais pour les catho la religion est une grosse merde inventer pour diviser les hommes la preuve sur ce forum y a que des racistes

8.Posté par manel le 13/11/2009 15:35 | Alerter
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tout le monde veut toujours donner son avis sur tout tout en ne sachant rien sur tout ,etre toujours dans le jugement de l' autre a partir du moment qu'il ne fait pas comme moi a qoii cela vous avance t-il? pourquoi l'emotivite l'emporte-t-elle sur le raisonnement objectif et constructif en debattant et en argumentant raisonnablement,mais il est evident que lorsque l'on n'aime pas quelque chose (en loccurence une religion)on va forcement etre contre tout ce qui va s'y rapporter et s'enfermer dans une logique de rejet sans finalement savoir pourquoi.

9.Posté par Gabriel le 19/11/2009 14:27 | Alerter
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Je m'étonne que personne ne revienne sur la suppression du lundi de Pentecôte ! Il me semble que si on commence à supprimer un jour férie très important dans une religion ancrée depuis bien longtemps en France, ce n'est pas pour en ajouter un autre, tout aussi lié à la religion.
Et qui plus est, la question de l'étourdissement des animaux avant égorgement n'est toujours pas réglée, n'est-ce pas ?
La souffrance est-elle un détail si insignifiant qu'on ne puisse pas l'aborder ?

10.Posté par SERBOUTI le 23/11/2009 02:29 | Alerter
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Je souhaite rectifier une erreur à la personne qui a écris cet article: Melilla est une ville Marocaine colonisé par les espagnols, la proportion des espagnols est inférieur à 20%, tous ses citoyens sont des Marocains.
Je me permets aussi d'écrire, éviter SVP de récolter des informations sur Wikipédia car ce n'est pas crédible à tous les couts, la phrase suivante :"Melilla, une ville espagnole enclavée sur la côte nord-marocaine et à majorité musulmane", est une phrase copier coller de wikipedia.

Cordialement

11.Posté par Hanan Ben Rhouma le 23/11/2009 03:50 | Alerter
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Bonjour,

Copier coller n'est pas la technique usitée, il n'y a qu'à relire Wikipedia mais oubliez ceci, ce n'est pas le point principal. A ce jour, Melilla est officiellement considéré comme une enclave espagnole située sur la côte nord-marocaine bien que sa souveraineté soit depuis longtemps remise en cause par le Maroc qui réclame le rattachement de Melilla, comme Ceuta, au royaume chérifien. La situation géographique de ces villes est, entre autres, un argument de poids pour les Marocains qui habitent en partie ces terres (des marocains ou personnes d'origine marocaine dont un nombre a la nationalité espagnole). Cependant, l'ONU et l'UE ne considèrent pas Melilla et Ceuta comme des territoires occupés, ce qui n'est pas de l'avis d'autres organisations régionales type Union Africaine ou Ligue arabe.Ceci ne sont que des faits, pas une opinion.

Après, le débat est ouvert pour savoir si l'on doit considérer ces villes comme espagnoles et marocaines. Ce n'est pas l'objet de cet article mais il peut ouvrir à des réflexions.

Cordialement


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