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Points de vue

Jardine ta vie !

Minutes de sens

Rédigé par Hamza Braiki | Samedi 27 Février 2016 à 08:00

           


Jardine ta vie !
Le printemps est une saison bénie pour les croyants, les persévérants. C’est le doux réveil de la nature humaine, endolorie par un rude hiver. C’est l’amorçage de la journée, l’équivalent du fajr, la première prière quotidienne. Pour les saisons. C’est le pic d’optimisme, les fleurs qui prennent place sur des branches dénudées, les bourgeons qui annoncent le renouveau.

Le croyant engagé se prépare d’ailleurs à son printemps prophétique. Disciple d’un homme qui transforma l’hiver de la jahilliyya, en aube salutaire, il sème avec le sourire, les graines de ses projets, de ses résolutions clairvoyantes.

Tout d’abord en lui, en son cœur. A trois mois du Ramadan, il laboure son âme pour exfolier ses défauts. Pas le temps de voir si, chez le voisin, l’herbe est plus verte ! Le dos courbé et concentré sur chaque poussière de ce vaste terrain, rien ne lui échappe…

Alors, il s’occupe à arracher les mauvaises herbes des habitudes néfastes avant qu’elles ne prennent racines. Il aère le sol de son caractère pour mieux le fertiliser. Tout en respectant le rythme naturel, son écosystème intime, il voit déjà s’élever sur ce champ fertile une pépinière vertueuse, un verger généreux. Mais il sait que ce résultat s’obtient avec l’adhésion, la contraction, la soumission réelle envers son Seigneur.

Après l’islam vient la bay’a, sous un arbre, tout un symbole… Que c’est un effort au quotidien, sillon après sillon, qu’il faut arroser, semer, désherber et s’affirmer.

Lorsque la greffe a pris, et cela même dans le désert d’une âme meurtrie, plus rien n’arrêtera la poussée de cette splendide plantation, cette forêt vierge, aperçue des jardins d’Eden désirés. Plus rien ne dominera cette ambition de sequoia, cette foi de baobab, cet amour qui offre l’ombre d’un palmier ou la sagesse du figuier. Et il suffira pour chacun de souhaiter revoir un printemps…

Dans le sillage de nos œuvres s’offrent à nos yeux les graines qui éclosent, les épines et les roses.
Car si la charrue parait si lourde à la manœuvre et qu’elle imprime sur nos paumes
Les lignes de la douleur, c’est qu’elle s’apprête à la belle saison, à l’appel des ondes,
A accueillir des vergers et des sentiers, des rêves jeunes et des chantiers.

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Par Hamza Braiki, cultivateur… de cœur

Note : la jahilliyya est la période préislamique caractérisée par une société violente et immorale.





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