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Sur le vif

Iran : faute de logement, des sans-abri ont élu des tombes pour domicile

Rédigé par Imane Youssfi | Mardi 3 Janvier 2017 à 15:21

           


En Iran, les images de sans-abris qui ont élu des tombes pour abris dans un cimetière ont choqué l'opinion. © Saeed Gholam Hoseini
En Iran, les images de sans-abris qui ont élu des tombes pour abris dans un cimetière ont choqué l'opinion. © Saeed Gholam Hoseini
Les photos sont insoutenables. Un reportage effectué par le quotidien iranien Shahrvand montre une série de clichés de SDF dormant dans les tombes du cimetière Nassirabad à Shahriyar, ville située à l’ouest de Téhéran.

Selon l’article cité par Le Monde et publié le 28 décembre, une cinquantaine de SDF, parmi lesquels des toxicomanes, viennent trouver refuge à la tombée de la nuit parmi les 300 mausolées creusés à l’avance. « Cela fait un mois que le froid a poussé ces gens, ainsi qu’un enfant de 8 ans, à venir trouver refuge dans ce cimetière », écrit la journaliste Maryam Roustayi.

La diffusion du reportage a suscité l’émoi sur les réseaux sociaux. En témoigne le tweet de Thomas Seymat, journaliste à Euronews : « En images : des Iraniens sans abri, certains d'entre eux des toxicomanes, trouvent refuge contre le froid dans des tombes vides. »

Le réalisateur iranien Asghar Farhadi, lauréat de l’oscar pour le film « Une séparation » en 2012, va même jusqu’à exprimer son indignation en envoyant une lettre au président Hassan Rohani le 27 décembre. « Qui répondra à cette injustice invisible ? Rares sont les gens bien intentionnés qui en parlent, mais ils sont attaqués et taxés de vouloir ternir l’image du pays. Cette accusation est une fuite en avant des responsables du pays », a-t-il écrit.

Le président a tenu à réagir dès le lendemain lors d’un discours public : « J’ai lu la lettre, triste, d’un de nos artistes. Nous avions déjà entendu parler des pauvres qui vivaient dans la rue ou sous les ponts, mais très rarement on a entendu parler de ceux qui dorment dans des tombes. Cette affaire n’est pas tolérable, ni pour l’Etat ni pour le peuple ». Selon Euronews, des organismes de bienfaisance locaux ont offert de l'aide aux SDF.

Le quotidien iranien Ghanoon, cité par Le Monde, a affirmé que les occupants du cimetière ont été évacués mardi 27 décembre par les autorités de la province de Shahriyar. Les sans-abris vivraient désormais dans un bâtiment abandonné à proximité du cimetière de Nasirabad. Si tel est le cas, les clichés de Saeed Gholam Hoseini affichent un aspect de la pauvreté qui frappe, selon la Banque mondiale, près de 9 % de la population iranienne.

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