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Finance éthique

Finance islamique : bilan 2015 et perspectives 2016

Rédigé par | Lundi 8 Février 2016 à 09:14

           

En 2016, le secteur de la finance islamique fait face à trois défis majeurs : la baisse des prix du pétrole, les changements rapides de la régulation financière mondiale et la fragmentation du marché. Malgré des chiffres quelque peu en berne pour l’année 2016, les analystes tablent toujours sur une croissance à l’horizon 2020.



Bien que la croissance du secteur ralentisse, les actifs de la finance islamique devraient atteindre une valeur de 3 000 milliards de dollars dans le courant de la prochaine décennie.
Bien que la croissance du secteur ralentisse, les actifs de la finance islamique devraient atteindre une valeur de 3 000 milliards de dollars dans le courant de la prochaine décennie.
La croissance du secteur va probablement ralentir en 2016, l’industrie a atteint une masse critique en 2015, avec un actif total dépassant 2 000 milliards de dollars. Selon le dernier rapport annuel de l’Islamic Finance News, l’industrie fait face aujourd’hui à trois défis majeurs : la baisse des prix du pétrole, les changements rapides de la régulation financière mondiale et la fragmentation du marché.

Selon Standard and Poor’s, la croissance de l’industrie devrait passer en 2016 à un taux de croissance à un chiffre contre des taux croissance qui allaient de 10 à 15 % au cours de la dernière décennie.


Une baisse des émissions de sukuk

Le marché mondial des sukuk a baissé en 2015 en raison de l’interruption des émissions de la banque Negara (banque centrale malaisienne) qui avait émis 50 milliards de sukuk en 2014 et représentait près de 50 % du marché. En 2016, les émissions de sukuk devraient se situer dans une fourchette comprise entre 50 à 55 milliards de dollars, toujours selon l’agence de notation Standard and Poor’s, alors qu’elles représentaient 63,5 milliards en 2015 et 116,4 milliards en 2014.

En 2015, dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar), les émissions d’obligations conventionnelles fondées sur l’intérêt ont augmenté de 140 % à 58 milliards de dollars, alors que les sukuk reculaient de 22 % à 18 milliards de dollars.

3 000 milliards dans les années 2020

La finance islamique va toutefois conserver l’élan nécessaire pour continuer à progresser et à maintenir une certaine croissance. En effet, les gouvernements du monde entier voient dans cette finance un outil pour maintenir leurs dépenses budgétaires et contrer l'impact négatif des prix du pétrole sur leurs budgets. Les changements réglementaires pourraient aider l’industrie à résoudre les problèmes liés à l'absence d'instruments de gestion des liquidités et lui permettre d’appliquer plus rigoureusement le principe du partage des pertes et des profits. Quant à la normalisation des pratiques, elle pourra permettre d’améliorer l'intégration de l'industrie et sa capacité d'innovation.

Les analystes estiment que l’industrie devrait atteindre une valeur de 3 000 milliards de dollars dans le courant de la prochaine décennie. Cette croissance sera probablement le résultat de la combinaison à la fois des efforts déployés par les acteurs de la finance islamique et de sa contribution au développement de l'économie réelle, qui alimente l'intérêt des États et des institutions qui sont en charge du développement.



Ezzedine Ghlamallah
Ezzedine GHLAMALLAH est consultant, fondateur de SAAFI, cabinet de conseil en finance islamique et... En savoir plus sur cet auteur



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