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Ramadan

Fin de Ramadan et Aïd el Fitr’ : « ce qui intéresse les gens, c’est une décision qui respecte l’aspect pratique de leur vie »

Entretien avec Fouad Alaoui, Vice-Président du Conseil Français du Culte Musulman

Rédigé par Propos recueillis par Mohammed Colin | Dimanche 22 Octobre 2006 à 01:37

           

Fouad Alaoui, Vice-président de l’UOIF et membre de l'exécutif du Conseil Français du Culte Musulman éclaire le public de SaphirNews.com et les internautes en général sur les raisons qui ont décidé le CFCM à fixer la fête de l’aïd el Fitr’ au lundi 23 octobre 2006.



Fin de Ramadan et Aïd el Fitr’ : « ce qui intéresse les gens, c’est une décision qui respecte l’aspect pratique de leur vie »

SaphirNews.com : Le CFCM - par la voix de Dalil Boubaker - vient de fixer pour demain (lundi 23 octobre) le jour de l’aïd. Sur quels critères la décision a été prise ?


Fouad Alaoui : L’unité des musulmans ! Nous avons souhaité éviter la cacophonie du début du ramadan où les musulmans ont commencé le mois de jeûne en ordre dispersé. Certains le samedi, d’autres le dimanche. C’est une chance que nous n'ayons pas commencé à jeûner le lundi. Nous avons donc voulu que les musulmans puissent finir ce mois dans l’unité. D’autant plus que la naissance de la lune était scientifiquement validée.

Selon l’astronome Patrick Rocher, on ne peut pas voir la nouvelle lune avant lundi soir. Certains musulmans attachent de l’importance à ce critère.


Sur le plan religieux, il existe effectivement des divergences. Mais nous n’avons pas voulu trancher. Aujourd’hui, ce qui motive notre décision, c’est de nous mettre enfin d’accord sur un avis qui rassemble. C’est donc une décision de sagesse. Nous ne sommes pas sur le champ du halal ou du haram. Nous sommes plutôt sur une question qui pose l’intérêt général des musulmans.

Avez-vous rencontré des difficultés dans le processus de décision au sein de l’exécutif du CFCM ?


Non, il n’y a pas eu de problèmes particuliers. Il y a eu, au contraire un large consensus autour de l’unité.

On peut donc dire que c'est encourageant ?


Oui. Et, dans ce sens l’UOIF va demander que la question du début et de la fin des mois lunaires soit sur la table de travail du CFCM. L’idée centrale serait que ce soit le critère relatif à la naissance de la lune (et non sa visibilité) qui puisse déterminer le début et la fin du mois de Ramadan. On va également adresser un courrier au Conseil Européen pour la Fatwa et la Recherche pour que l’on puisse, dans le contexte occidental, généraliser le choix du calcul mathématique.

On pourra alors déterminer à l’avance et avec certitude les dates des mois de Ramadan. Mais ce sera également la fin de la traditionnelle nuit du doute. Quelles sont les réactions à prévoir ?


Suite à l’annonce du jour de la fête de l’aïd, nous n’avons pas eu de réactions négatives. Au contraire ! Les gens nous félicitent. Car les musulmans aspirent à l’unité des pratiques religieuses. De plus, ce qui intéresse les gens, c’est une décision qui respecte l’aspect pratique de leur vie. Car sur le plan individuel, il est important de savoir à l’avance la date de la fête de l’aïd pour tout simplement pouvoir poser des dates de congés. Sur le plan collectif, cela facilite beaucoup de choses comme par exemple la location de grands espaces pour permettre la célébration de l’office religieux dans l’unité et la sérénité. Il est difficile pour les musulmans de Lille d’être dans l’incertitude lorsqu’ils décident de louer le Palais des Congrès. Il faut bien se rappeler que nous ne sommes pas dans une société majoritairement de culture musulmane où l’on peut décider la veille, à 23 heures, le jour de l’aïd. Cela ne pose pas de problèmes lorsque les infrastructures y sont présentes. Dans nos sociétés du nord, le rythme de vie et le contexte social ne nous le permettent pas. Il faut donc opter pour une décision de pragmatisme qui reste inscrite dans nos fondements religieux.






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