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Société

Etudiants étrangers : le fondateur du Collectif du 31 mai est rentré au Maroc

Rédigé par Pauline Compan | Mercredi 14 Décembre 2011 à 08:22

           

Il est reparti. Celui qui, pendant quelques mois, a incarné le mouvement de contestation des étudiants étrangers en France contre le durcissement de la procédure des visas est rentré dans son pays d'origine. Nabil Sebti, diplômé d'HEC, avait déjà monté deux sites Internet au cours de ses études et avait un nouveau projet en France. Face à des difficultés de régularisation de sa situation professionnelle, il a dû renoncer. Une victime de la circulaire du 31 mai 2011 qui durcit les conditions d'obtention d'un visa de travail pour les étudiants fraîchement diplômés, à la recherche d'une première expérience professionnelle.



Nabil Sebti, membre fondateur du Collectif du 31 mai.
Nabil Sebti, membre fondateur du Collectif du 31 mai.
Nabil Sebti était à l’origine de la création du Collectif de 31 mai, qui regroupe d'anciens étudiants étrangers de grandes écoles françaises, tous rencontrant des problèmes de régularisation de leur situation auprès de la préfecture de police. Ces étudiants avaient réussi à attirer attention des médias et demandaient le retrait de la circulaire « Guéant ».

S'il incarnait la tête visible de ces jeunes actifs qualifiés dans beaucoup de reportages, Nabil Sebti affirme, dans une interview au site Internet marocain La Nouvelle Tribune, être désormais rentré au Maroc.

« Je suis rentré parce qu’à un moment, à travers la presse, j’ai fini par personnifier le collectif en tant que porte-parole et cela commençait à être dur à assumer parce qu’il y avait des gens en difficulté derrière nous et beaucoup de pression médiatique. Ensuite, parce que j’ai reçu un appel de la Préfecture de Paris, en présence d’une journaliste d’El Pais, m’informant qu’ils avaient reçu des instructions pour me régulariser. J’ai dû prendre une décision sur le vif, j’ai refusé et pris un billet de retour pour les jours suivants, ne comptant pas jouer l’hypocrisie de rester en France en tant que clandestin ou d’accepter une régularisation qui ferait exploser le collectif », déclare-t-il.

L’explication de Nabil, dans ce support d'information marocain, interpelle. Elle montre en tout cas la réalité d'une circulaire controversée, aussi bien pour ses implications idéologiques que pour ses conséquences économiques et sociales, notamment pour la réputation des grandes écoles françaises.

Autre conséquence notable : la perte, pour les entreprises, d'une main-d'œuvre très qualifiée et souvent dotée d’une double culture très utile à l'international.

Des dommages irréparables ?

Au niveau politique, la circulaire avait provoqué de vives réactions au sein de l'opposition et ne faisait pas l'unanimité dans les rangs de l'UMP.

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, a d'ailleurs déjà tenté d’atténuer les conséquences de la circulaire. 530 dossiers d'étudiants, déposés par la Conférence des grandes écoles (CGE), devraient être réexaminés d'ici à la fin de l'année. 202 auraient déjà été débloqués fin novembre, selon les affirmations de la CGE au Nouvel Observateur.

Un effort qui sera sans doute insuffisant, au vu des réactions très critiques de la presse étrangère et la mauvaise image de la France, véhiculée par cette circulaire, il semble que le mal soit déjà fait.






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