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Société

Etudiants étrangers : la circulaire modifiée ne convainc pas

Rédigé par Pauline Compan | Mercredi 29 Février 2012 à 03:31

           

Les corrections n’ont « rien changé », elles auraient même « ajouté de la complexité » à la « circulaire Guéant » du 31 mai dernier, affirme le collectif du 31 mai, fer de lance dans la lutte contre cette circulaire. Un constat amer, plus d’un mois après les modifications apportées au texte.



Etudiants étrangers : la circulaire modifiée ne convainc pas
« Arbitraire ». Un mot qui revient régulièrement chez les personnes concernées par la nouvelle circulaire Guéant du 12 janvier dernier, sur les étudiants étrangers. Après la vive polémique sur la circulaire du 31 mai qui durcissait considérablement les conditions de changement du statut d’étudiant étranger à celui de salarié, le texte « correcteur » du ministre Claude Guéant ne convainc toujours pas.

Car si cette nouvelle circulaire rétablit les dispositions de la loi de 2006 sur l’immigration en autorisant un séjour de six mois pour « compléter sa formation avec une expérience professionnelles » après ses études de master, les critères de changement de statut restent imprécis et « arbitraires ».

Lundi 27 février, lors d’un colloque organisé à l’initiative du collectif à Paris Tech dans le 13e arrondissement, l’avocate Élise Schor, inscrite au barreau de Paris, a dénoncé une circulaire qui « n'a rien changé du tout ». « Il n'y a eu aucune avancée sur le plan juridique, je n'ai eu aucun dossier régularisé », a-t-elle précisé.

Des étudiants toujours mobilisés

Alors, plus d’un mois après l’annonce d’une circulaire complémentaire le 12 janvier dernier, les membres du collectif du 31 mai tentent de (re)mobiliser l’opinion sur cette question. « Le nouveau texte ne change rien dans la pratique. Nous patientons toujours pour recevoir une décision qui était habituellement formée et communiquée en quelques semaines. Nous devons, une fois encore, quitter nos emplois, car notre titre de séjour arrive à expiration. Nous sommes toujours sujets à des refus d’autorisations de travail arbitraires fondés sur des motifs injustifiés. Nous nous retrouvons toujours sans papiers alors même que nous venons d’être embauchés », écrivent-ils, dans une tribune publiée lundi 27 février dans Libération.

Et le lendemain, ils s’affichent, en colère, dans les pages du quotidien. Parmi eux, Tarik El-Hajjar, 25 ans, est diplômé d’une école de commerce et perdra son autorisation de travail dès le 1er mars. Quant à Zineb Es-Skali, 24 ans, ingénieure des Mines de Saint-Etienne, elle a vu sa demande de changement de statut refusée et devra bientôt quitter le territoire. Certains sont d’ailleurs déjà partis, las ou contraints, à l’image de Nabil Sebti, l’un des fondateurs du collectif du 31 mai. D’après le collectif, 850 cas non réglés ou refusés avaient été recensés en février.

Des soutiens politiques

Cette circulaire aura laissé des traces sur l’image de la France à l’étranger et pèse sur le devenir économique de certaines entreprises qui misaient sur des profils internationaux pour se développer. Face à ce constat, des politiques se sont mobilisés. De la sénatrice de Paris (PS), Bariza Khiari à la Mairie de Paris, certains estiment que les modifications du 12 janvier sont loin d’être suffisantes, comme Europe-Ecologie-les-Verts qui a pris position pour l’abrogation de la circulaire Guéant et François Hollande qui en fait une promesse de campagne.

Une pétition pour l’abrogation de ce texte a déjà récolté 35 000 signatures. Parmi elles, celles de personnalités du monde universitaire et culturel. Certains ont d’ailleurs décidé de « parrainer » un étudiant étranger pour assister le jeune dans ses démarches. Des professeurs d’universités participaient, bien sûr, à cette action, mais également des président d’université comme le biologiste Axel Kahn ou le sociologie Edgar Morin mais aussi la comédienne Carole Bouquet.

Lors du colloque du 27 février, le collectif du 31 mai a annoncé la mise en ligne prochaine sur son site, d’un « kit juridique » à destination des étudiants qui ont besoin d’aide dans leurs démarches.





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