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Sur le vif

Egypte : Morsi détenu par l’armée

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 5 Juillet 2013 à 12:30

           


En Egypte, la situation reste préoccupante. Mercredi 3 juillet, l’armée a destitué Mohamed Morsi, un an après avoir été élu par le peuple égyptien en juin 2012. La Constitution a été suspendue pour une période transitoire non précisée.

Suite à ce coup d’état, Adly Mansour, le président de la Haute cour constitutionnelle, a pris la tête du pouvoir pour une période intérimaire. Ce dernier a promis de « protéger le système républicain » et d’être le « garant des intérêts du peuple » lors d'une brève allocution jeudi.

De son côté, Mohamed Morsi est actuellement détenu par l’armée. Les forces armées ont également arrêté le Guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, pour « incitation au meurtre de manifestants » et Saad eL-Katatni, le chef du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), des Frères musulmans. Quant à Khairat al-Chater, le numéro 2 de la confrérie, il est sous le coup d’un mandat d’arrêt.

Un haut responsable de l’armée a confirmé la détention « de façon préventive » de M. Morsi, laissant entendre qu’il pourrait être poursuivi. La justice le convoque lundi 8 juillet à un interrogatoire pour « insulte à l’institution judiciaire ».

Washington a demandé au pouvoir de ne pas procéder à des « arrestations arbitraires » à l’encontre de Morsi et ses partisans. Mais les pays occidentaux évitent de parler de coup d’état. La Russie a exhorté les deux camps à « la retenue » et l’Europe a insisté sur la tenue rapide d’une présidentielle. L’ONU a pour sa part demandé la mise en place d'« un gouvernement civil le plus vite possible ».

La Turquie et la Tunisie n’ont eux pas hésité à dénoncer un coup d’état. La réaction de certains pays arabes et plus surprenante comme celle de l’Arabie saoudite qui s’est félicitée du renversement de Mohamed Morsi. Le roi Abdallah a été le premier à féliciter chaleureusement M. Mansour. Les dirigeants du Qatar, du Koweït, des Emirats arabes unis et du Bahreïn ont par la suite adressé leurs félicitations au nouveau dirigeant égyptien.

Les Frères musulmans, qui ont dénoncé un « Etat policier » ne comptent pas se laisser faire. Regroupées au sein du « Front national de défense de la légitimité », le parti et ses alliés ont appelé les partisans de M. Morsi à manifester en masse et « pacifiquement » pour un « vendredi du refus » contre « le coup d’Etat militaire », vendredi 5 juillet, au Caire et en province.

Le ministère de l’Intérieur a averti qu’il répondrait « fermement » aux troubles et des blindés ont été déployés au Caire. Alors que des anti-Morsi sont encore rassemblés sur la place Tahrir, lieu symbolique de la révolte qui a chassé Hosni Moubarak en 2011, des affrontements entre pro et anti-Morsi sont redoutés.

Lors des manifestations montres anti-Morsi qui ont précédé l'intervention politique de l'armée, des heurts entre ces deux camps avaient coûté la vie à plusieurs personnes.

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