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Sur le vif

Chirac demande une enquête sur les propos de Faurisson

| Samedi 16 Décembre 2006 à 08:20

           


Le président de la République, Jacques Chirac, a demandé l'ouverture d'une "enquête préliminaire", à la suite des propos tenus par le négationniste Robert Faurisson dans le cadre de la conférence de Téhéran sur l'Holocauste, a annoncé l'Elysée vendredi dans un communiqué.

"Le président de la République demande au Garde des Sceaux de faire diligenter une enquête préliminaire, suite aux propos tenus par Robert Faurisson à Téhéran lors d'une conférence mettant en cause la réalité de la Shoah", indique le communiqué.

A la chancellerie, on a précisé que le ministre Pascal Clément avait demandé au procureur général de Paris de faire ouvrir cette enquête par le parquet de Paris.

L'ex-professeur de littérature Robert Faurisson a participé lundi et mardi dans la capitale iranienne à une conférence mettant en cause la réalité de l'Holocauste, qui a suscité une condamnation unanime dans le monde, à commencer par celle des chefs de gouvernement israélien et allemand.

La loi punit d'un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende toute personne qui a contesté l'existence d'un crime contre l'humanité.

Dès mercredi, le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy avait indiqué que la France envisageait de "poursuivre" M. Faurisson, un habitué des prétoires.

Début octobre, l'ex-professeur a été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour des propos niant la réalité de l'Holocauste diffusés sur une chaîne satellitaire iranienne en février 2005. Une condamnation venant après maintes autres pour le chef de file des historiens révisionnistes.

Agé de 77 ans, il répète depuis plus de 30 ans que le génocide des juifs par les nazis est un mensonge destiné à récolter des dommages de guerre, que les chambres à gaz n'ont jamais existé dans les camps et que les déportés y sont morts de maladie et de malnutrition.

En 1981, le tribunal de Paris l'avait condamné à trois mois d'emprisonnement avec sursis, une amende et des dommages-intérêts envers la Licra, pour provocation à la discrimination, à la haine, ou la violence raciale.

Parmi les multiples autres jugements dont il a fait l'objet: il avait été, notamment, condamné en 18 avril 1991 a 15.240 euros d'amende avec sursis, pour complicité de contestation de crimes contre l'humanité, pour avoir exposé sa thèse dans le mensuel Le Choc du mois. La peine sera réduite en appel, le 9 décembre 1992.

C'était la première application de la "loi Gayssot" de 1990 qui interdit de contester les crimes contre l'humanité, définis en 1946 par le statut du tribunal de Nuremberg.




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