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Société

Bilan du Grenelle de l'animal : l'électronarcose écartée, la formation des sacrificateurs renforcée

Rédigé par Anissa Ammoura | Mercredi 9 Juillet 2008 à 18:48

           

Trente-quatre mesures pour mieux protéger l'animal au quotidien ont été présentées le 8 juillet dernier dans le cadre des Rencontres "Animal et Société". Pour l'abattage rituel, il s'agira de mieux former les sacrificateurs et d'améliorer la contention des animaux dans les abattoirs. L'électronarcose n'est plus à l'ordre du jour mais son intérêt sera de nouveau débattu au sein de la commission nationale de suivi du Grenelle de l'animal, mise en place en septembre prochain. Le Conseil français du culte musulman sera invité à dialoguer.



Trente-quatre mesures protégeant l’animal au quotidien ont été dévoilées le 8 juillet dernier à l’occasion d’une conférence de presse organisée par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Les propositions concernent les animaux de compagnie, d'expérimentation, d'attraction et de consommation. Elles sont issues des travaux de réflexion engagés depuis quatre mois dans le cadre du Grenelle de l’Animal. Les discussions autour de l’abattage rituel, au sein du troisième groupe « animal, économie et territoires », ont donné lieu à deux mesures principales, excluant pour le moment toute proposition sur l’électronarcose. Selon le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, la première est la mise en place d’un « programme de formation spécifique « protection animale » dans les abattoirs », à destination de l’ensemble des intervenants dans les abattoirs c'est à dire les abatteurs, les services de contrôle et les sacrificateurs rituels. Cette proposition intégrera aussi la « modification de l’arrêté portant sur l’agrément des sacrificateurs pour prendre en compte, lors de la délivrance de la carte professionnelle, des compétences techniques en matière de protection animale ». La deuxième mesure concerne la « bonne contention des animaux dans les abattoirs » et se traduira sous la forme d’une « circulaire précisant les caractéristiques des équipements de contention pour l’abattage ». Jérôme Bignon, député de la Somme et président du groupe de travail concerné, a réaffirmé à Saphirnews que les deux axes de l’abattage rituel sont « la formation des sacrificateurs et l’inspection des abattoirs », et que « l’électronarcose ne sera pas utilisée pour l’instant » faute de consensus mais « les acteurs acceptent de poursuivre la démarche ». A ces mesures concrètes s’ajoute la création d’une commission nationale de suivi des rencontres « Animal et Société », rattachée au Ministère de l’Agriculture. Elle permettra « aux acteurs concernés de suivre l’ensemble des travaux engagés à la suite des Rencontres ».

Consensus scientifique

La commission nationale de suivi sera créée dès le mois de septembre et réunira tout ou une partie des participants des tables rondes. Parallèlement, une expertise scientifique collective sur la perception de la douleur par l’animal va être confiée à l’Institut National de la recherche Agronomique (INRA). Cette étude appréhendera notamment la souffrance animale au stade de l’abattage. Thierry Tuot, conseiller d’Etat et vice-président du premier groupe de travail du grenelle de l’animal, qui est déjà pressenti pour la présider, réaffirme la nécessaire mise à plat des données scientifiques : « Dans un premier temps, il faudra demander aux scientifiques de rassembler toutes les informations possibles, toutes les études déjà menées. Il faut un consensus scientifique. Ensuite, il faudra reprendre la discussion avec le conseil français du culte musulman (CFCM) et avec les autres représentants religieux. Si le discours scientifique sur l’abattage rituel fait consensus, cela donnera une base « dépassionnée » au débat. Après, nous nous mettrons d’accord avec les représentants des différents cultes, notamment sur la formation des sacrificateurs. Les pouvoirs publics ne vont pas s’immiscer mais peut-être peuvent-ils aider dans ce domaine ou même faire l’objet d’un partenariat ». Une charte nationale des devoirs de l'homme envers l'animal sera également élaborée. Selon le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, elle rappellera en particulier les grands principes existants dans la réglementation française et communautaire, le rôle et les devoirs des différents acteurs, la nécessité de promouvoir les bonnes pratiques et les chartes de qualité ainsi que le besoin d'informer le public sur l'animal.


Voir aussi : Grenelle de l'animal : l'étourdissement post-mortem dans l'abattage rituel envisagé






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