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Sur le vif

A Mayotte, les profanateurs d'une mosquée relaxés

Rédigé par La Rédaction | Lundi 13 Juillet 2015 à 17:47

           


A Mayotte, les profanateurs d'une mosquée relaxés
Circulez, il n’y a plus rien à voir. L’affaire dite de la tête de porc déposée devant la mosquée de Dzaoudzi Labattoir sur l’île de Petite Terre, à Mayotte, a été classée par la relaxe des trois auteurs le 9 juillet.

Ce même jour, la cour d’appel de Mayotte avait rendu son verdict. Les trois personnes qui ont reconnu leurs actes dans ce dossier ont été relaxées malgré un jugement en première instance qui avait étonné par sa relative fermeté. Les deux femmes mises en cause avaient écopé de neuf mois de prison dont trois ferme. Le militaire qui conduisait la voiture, a lui été condamné à six mois avec sursis. Au tribunal de Mamoudzou, c’était alors la première fois qu’une profanation de mosquée était jugée en France.

Les faits remontent à la nuit de la Saint Sylvestre 2013. Un légionnaire et son épouse reçoivent des amis autour de deux cochons grillés, pour un réveillon bien arrosé. Dans la soirée, un pari est lancé qui consiste à déposer une tête de cochon devant une mosquée de Labattoir. Un militaire de la marine nationale et son épouse, sur le départ vers 4h du matin, relèveront le pari.

La carcasse est déposée sur la rambarde de la mosquée. Le couple immortalise le geste et poste ensuite une photographie sur les réseaux sociaux. Au petit matin, le 1er janvier, c’est le choc chez les Mahorais, en majorité musulmans. Pour marquer leur colère, ils sortiront par milliers dans les rues de Petite Terre les jours suivants. L'indignation était telle que le préfet d'alors, Jacques Witkowski, avait qualifié cet acte de « choquant et indigne à Mayotte, comme il le serait partout ailleurs » et avait dit « partager l’émotion de la population face à ces faits inacceptables ».

Les parties civiles scandalisées

Rapidement, les auteurs seront identifiées et placées en garde à vue. La femme du légionnaire qui a fourni la tête de cochon figure également parmi les accusés. Pas de doute sur le caractère raciste de cet acte pour la défense. Les avocats seront d'ailleurs suivi par le juge lors de la première instance.

Mais surprise en appel. « Pour moralement condamnable que soient ces faits que le tribunal réprouve sans ambiguïté, en l’état du droit, selon la cour, ce n’est pas une infraction pénale », a estimé le juge. A la sortie de l’audience, les parties civiles représentées par Me Nadjim Ahamada et Me Larifou se sont déclarées « profondément scandalisées ». « Il y a une forme de violence d’avoir jeté cette tête de cochon. C’est un acte raciste qui méritait une condamnation. Ça ne va pas dans le sens d’un apaisement que tout le monde souhaitait », a réagi Me Nadjim Ahamada.

Au lendemain du verdict, les parties civiles ont formé un pourvoi en cassation sur les intérêts civils, selon rapporte le site d'informations locales Clicanoo. Cependant, celui-ci ne changera rien sur la culpabilité des prévenus sur le plan pénal.

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