Loisirs

Takaclic

Bo allez ! Planning chargé pour aujourd’hui. D’abord, je commence par « Les mystérieuses Cités d’Or », ensuite, « K 2000 », après, « Chips » et « Chérif, fais moi peur » et je finis avec « La planète des singes ». Quoique… A cause de la méchanceté d’Ourko, j’ai fait plein de cauchemars, la dernière fois. Y’a quoi, sinon ? Ouiiii ! Trop bien ! « Starsky et Hutch » avec J.R Ewing.
Zoupeur ! Génial ! Vraiment rien à faire !
Faut absolument trouver un loisir. Peux pas continuer comme ça, à gaspiller mon temps à ne rien faire !

Et pourquoi ne ferais-je pas du sport ? Ooooh ! The dream ! Jouer sur un terrain de foot. N’est ce pas la terre promise des filles célibataires ?
Tous les mecs me courraient après pour récupérer la balle que j’aurais, judicieusement, mangée pour ne jamais la perdre. Niah ! Niah ! Niah !
T’manière, ce n’est pas possible ! Ca va paraître louche, une nana avec tous pleins de gars autour.

La danse ? Je me vois mal avec un tutu rose. Trop grosse. Ste honte !

Le chant ? Déjà essayé et viré au bout de la première séance pour cause d’une voix trop aiguë ne s’accordant pas avec le reste de la chorale.

La poterie ? Pourquoi pas ! Je créerais des sculptures uniques et originales. Je pourrais demander à Mohamed belkhir d’être ma muse.
Ffff ! Il ne voudra jamais, en plus, les mecs ne font pas ce type d’activités. Impossible d’y trouver l’homme de ma vie alors ça ne sert à rien !

De la calligraphie ? Peux pas ! Sais pas écrire arabe. J’aurais du écouter mes parents, étant petite, et assister au cours de Monsieur Larbi ibn el Hadji ibn Tayeb ibn Ibrahim ibn Haouesse ibn Aïssa ibn Abbas ibn Lahsen ibn boualem ibn Fahim ibn cherif…
Bref, le fils du fils du prof de mon grand-père !

La peinture ? P’tète bien avec à mes petits doigts d’artiste ! Ca m’irait comme un gant ! Je pourrais, même, créer un nouveau mouvement artistique, meilleur que le cubisme. Mes toiles se vendraient en millions de dollars. Je serais invité dans toutes les émissions télés et j’exposerais mes toiles au musée du Louvre dans une salle, spéciale et bien gardée. On l’appellerait : le monde mystérieux de Malika K.
N’importe quoi ! Je ne sais même pas dessiner un mouton !

L’écriture ? Ouiii ! J’aime bien raconter des histoires. En plus c’est facile et c’est gratuit ! Pas besoin de m’inscrire dans une association.
Bo allez ! Devant cette page blanche, qu’est ce que je peux écrire ? D’abord, il faut trouver un thème… L’amour, ça marche à tous les coups. Ensuite, les héros, après une histoire avec du suspense et une intrigue, un bouleversement et enfin la chute.
Dois-je me lancer dans une histoire triste qui fait pleurer ou une histoire rigolote ?

Ololo ! Je ne suis pas inspirée. Je n’ai rien à raconter. Hmmm. Commençons pas décrire les personnages.

« Il était une fois un super bel homme qui s’appelait Mohamed. Il était super grand et super baraqué car très sportif. Son teint était partout le même sur tout son corps, aucune irrégularité. Il aimait, une jolie jeune fille du nom de Malika qui était, malgré sa petite taille et son esprit quelque peu décalé, d’une beauté et d’une intelligence sans pareille. Elle était, tout de même, d’une modestie que Mohamed appréciait par-dessus tout. Il l’aimait à mourir car l’amour triomphe toujours sur le mal d’après les contes pour enfants. »

Passons, maintenant, au contenu.

« Mohamed, notre éminent avocat, se baladait, dans les couloirs du palais de justice. Malika le trouvait magnifique, avec sa grande robe noire. Pour elle, c’était « le meilleur de Miami, l’as des avocats »*. Elle avait, bien évidemment, fait exprès d’assister au jugement d’un mec qu’elle ne connaissait, même pas, et tous ça, dans le but de pouvoir rencontrer Mohamed et lui dire, une bonne fois pour toute, qu’elle était éperdument amoureuse de lui.

Bat’nant le suspense.

« Soudain, à la croisée des chemins… »

Plus qu’à rajouter le moment triste.

« Notre juriste adopta un comportement très bizarre. Curieusement, il feint de ne pas la connaître car il avait trop honte de la présenter à ses collègues. Il ne pouvait assumer ses sentiments à l’égard d’une nana de petite taille qui ne savait pas calmer sa spontanéité (les avocats ne fréquentent que les Madame Prout Prout, celles qui savent se tenir et se taire.) »

Le rebondissement.

« Le confrère de Mohamed, ayant repéré Malika, eut le coup de foudre pour elle. »

Rajouter de l’humour.

« Il se dirigea vers elle et l’invita à l’une de ses plaidoiries parce que les avocats ne savent pas comment s’y prendre avec les femmes, alors ils les séduisent en baratinant devant une cour. »

La chute

« C’est, ainsi, que naquit la grande histoire d’amour d’un couple qui s’en alla pour faire tout plein de nenfants… Non ! C'est pas ça !... Qui eut beaucoup de nenfants. »

La morale.

« Il ne faut jamais laisser partir celle qu’on aime au risque de la perdre définitivement.»

Je relis, je corrige les fautes et ça devrait être bon ! Hmmm. Je pense que ma carrière d’écrivain a commencé avec ce texte et va se terminer maintenant, tout de suite, parce que c’est trop bidon.

Bon ! Ben ! Il est quelle heure ? Qu’est ce qu’il y a à la télé déjà ?... J’ai loupé le début, je crois…

* « le meilleur de Miami, l’as des avocats »* : réplique de Tony Montana dans scarface.


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