J.18 : 22 nov. 2010 − Recommandations d'un hajj réussi et demande de pardons

Assmaâ Rakho-Mom

J.18 : 22 nov. 2010 − Recommandations d'un hajj réussi et demande de pardons
Comme l'indique cet écriteau placardé au rez-de-chaussée entre les deux ascenseurs de l'hôtel, rendez-vous est donné au groupe ce soir-là sur la terrasse « pour la suite du voyage ».

La réunion est l'occasion pour l'un des guides, également imam de la ville de Versailles, de faire tout d'abord quelques rappels. Désormais, les rites du pèlerinage sont terminés, et cela implique pour ceux qui les ont accomplis avec sincérité un certain comportement. Un hajj réussi est un hajj qui change une personne, dit la tradition islamique. Médisance, mensonge, colportation de paroles, etc., sont autant de defauts (de péchés, du point de vue religieux) que le hajji s'attachera à éviter plus que tout autre, martèle l'imam.

Mais la parole la plus attendue est celle du directeur d'agence. Malade depuis notre retour de Mina, ce dernier s'adresse à l'assemblée avec une voix enrouée.

S'il souhaite à chacun de nous un pèlerinage accepté et agréé, il prend également le temps de s'excuser auprès de tous. Il a été parfois un peu brusque, brutal, ses paroles ont dépassé sa pensée, et il demande pardon à ceux qu'il a pu blesser. En même temps, personne ne s'est perdu, il n'est rien arrivé à personne et les étapes du pèlerinage se sont déroulées sans de réelles anicroches.

Il est vrai que le chef d'agence n a pas sa langue dans sa poche. Ne tolérant aucun écart, il prend ses responsabilités à cœur, compte et recompte les femmes qu'il somme de se ranger deux par deux, donne les instructions avant chaque étape sur un ton péremptoire, s'agite et crie, mais prend aussi le temps d'écouter, d'expliquer, de plaisanter aussi avec chacun et de s'assurer que tout va pour le mieux.

Mais, visiblement, il en a blessé certains, ou plutôt certaines, et elles ont du mal avec ses excuses. C'est ce qu'elles lui disent au cours de cette réunion, exigeant des excuses personnelles. Ce qu'il fait.
Il lui est en effet reproché d'avoir fait payer le bus à ceux qui souhaitaient partir avant les autres de Mina. Et, effectivement, le directeur d'agence admet sa faute. Il a voulu soulager les personnes âgées et fatiguées en leur permettant de rentrer à l'hôtel et a dû pour cela louer un car privé, ce voyage n'étant pas prévu parmi les chèques tanazul. Un car privé qu'il a fallu payer donc.

Voyant que la réunion tourne au vinaigre et au lynchage en règle, la majorité des pèlerins se détourne et quitte la terrasse. Une autre information est également commentée, avec allégresse celle-là : nous partons pour Médine le 29. Insha Allah !


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