< islam musulmans laïcité> < islam musulmans laïcité> < islam musulmans laïcité>

Commentaires
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

8.Posté par copola le 14/11/2010 18:04
Et ça changera quoi qu'on abroge la loi de 1905 ? que feraient les millions de musulmans vivant en France dans ce cas là ?

7.Posté par Dounia Bouzar le 14/11/2010 15:09
Bonjour Copola,
La seule chose qui semble important aujourd'hui aux Français de date plus récente, c'est que la France soit cohérente entre ses principes, ses lois, et l'application de ses lois.
Si la France reste catholique, si c'est un choix de la majorité des Français, qu'on le dise et qu'on abroge la loi de 1905.
Si la France se veut toujours laÏque et veut respecter la loi de 1905 et son article 1 qui énonce que "la République la liberté de conscience et de culte à tous ses citoyens", qu'on l'applique.
Il s'agit juste d'être cohérente. On ne peut pas continuer comme ça un double discours sur la laïcité, et sur l'égalité.
Voilà.... bien à vous

6.Posté par copola le 14/11/2010 11:17
il y a beaucoup de jours fériés correspondant aux fetes chretiennes car la France est catholique depuis 1500 ans......ça vous pose un probleme ?

5.Posté par Dounia Bouzar le 11/11/2010 14:39
Bonjour,
Nous sommes au coeur de la difficulté :
- comme le jour de l'Aïd n'est pas un jour fixé à l'avance de manière officielle, c'est assez difficile pour les employeurs d'anticiper un tour de rôle très longtemps à l'avance comme ils peuvent le faire à l'avance pour, par exemple, le jour de Noël...
- comme le jour de l'Aïd ne correspond pas à un moment où l'ensemble de la France ralentit son activité (ce qui permet à certaines entreprises, selon leur activité, de carrément fermer qq jours...), il s'agit de maintenir le rythme. Et plus il y aura de salariés de référence musulmanes qui veulent s'arrêter pour leur fête, plus ce sera délicat de maintenir le rythme... Idem quand il y aura plus de bouddhistes... Quant aux juifs pratiquants, ils se sont beaucoup organisés de manière communautaire pour travailler entre eux, justement parce qu'ils avaient du mal à obtenir le jour du shabbat lorsqu'ils travaillaient en équipe.

Bref, pour revenir à votre question, la loi ne définit pas un pourcentage, la loi donne parmi les critères possibles pour limiter la liberté religieuse la "comptabilité avec l'organisation nécessaire à la réalisation de la mission..." Le 50% cité dans la rubrique n'était qu'un exemple dans ce service là, mais ce chiffre ne fait pas Jurisprudence. Il appartient à chaque responsable de service d'évaluer à partir de quand un nombre de salariés absents entrave le bon fonctionnement du service, et cela est différent selon chaque service, la mission en question,etc. Si dans votre entreprise, 30% d'absents mettent en danger les services rendus aux personnes âgées, cela signifie que vous ne pouvez autoriser autant d'absences. Et ces refus ne sont pas discriminatoires, étant donné qu'ils reposent sur un critère légal : l'entrave à l'organisation nécessaire pour réaliser la mission.

Reste la question de la communication. Pour un peu que les salariés soient "obligés" de s'arrêter pour Noël, c'est clair que c'est d'autant plus injuste qu'on leur refuse l'AÏd...
Je n'ai pas de recette miracle pour que, en cas de nécessité de service comme dans votre cas, le refus d'absence soit bien vécu par les salariés en question. En revanche, je peux vous faire partager mon expérience lorsque j'interviens dans ce type de situations d'entreprises : lors de chaque situation conflictuelle, je me suis rendue compte que les partenaires salariés/dirigeants communiquent beaucoup mieux lorsque les critères de gestion sont transparents. Autrement dit, que ce soit pour une salle de prière, un jour de congé, ou autre chose, il est fondamental que tout le monde sache à partir de quoi on peut dire "oui", et à partir de quoi on doit dire "non". Cela rend les décisions transparentes et désamorce les incompréhensions. En l'absence de cette connaissance partagée, les salariés ont tout le temps le sentiment que c'est "parce qu'ils sont différents", ou pire, "parce qu'ils sont musulmans", dans un climat international de forte islamophobie, et les dirigeants ont tout le temps le sentiment que "les salariés ne font jamais aucun effort", ou pire "que plus on leur en donne, plus ils en veulent"... C'est pour éviter de rester dans cette pure subjectivité que le passage par la loi et le droit sont nécessaires pour communiquer, et que le simple fait d'échanger autour de cette base permet de revenir à discussions rationnelles, où des compromis sont souvent possibles.
Dernière chose que je peux partager avec vous : dans les entreprises où ça marche bien, le dirigeant donne les éléments du débat (donc de la loi), ou fait venir qq pour cela, et demande au groupe de salariés lui-même de chercher une solution pour que cela entrave le moins possible leurs droits individuels de religion, tout en préservant la bonne marche du service. Il en ressort parfois des idées originelles qui sont portées par tout le monde, équipes et direction, et cela marche bien. On est toujours plus intelligent à plusieurs que seul...
Voilà ce que je peux vous dire, je ne sais pas si cela peut vous faire avancer dans votre propre situation... Je reste à votre disposition, cela m'intéresse parce que c'est à partir de ce qu'on peut faire concrètement sur les terrains que l'on peut faire avancer le débat sur cette gestion de la diversité culturelle, c'est l'équilibre entre les droits individuels et le vivre ensemble, et c'est plus facile à dire qu'à faire...
Bien à vous




4.Posté par bougrassa le 11/11/2010 12:31
Bonjour Mme Bouzar

J'ai lu attentivement votre intervention. j'ai noté que vous avez rappelé la loi à propos de la perturbation de la marche de l'entreprise (si plus de 50 % des salariés devaient s’absenter en même temps).
Mais dans certains la loi est difficilement applicable. Je dirige une société de service à la personne spécialisée sur les personnes âgées. Je ne peux pas me permettre une absence d'un tiers de mes effectifs. Le service en serait très perturbé. C'est très difficile de le faire entendre à mes salariés quand il s'agit de fêtes religieuses. L'affectif l'emporte sur le reste... Que conseillez- vous ?

3.Posté par Tâlib le 10/11/2010 10:02
As'salam (Paix),

Madame Bouzar,

Merci de votre réponse et de vos précisions personnelles.

Quel est le titre de votre article ? Comporte-t-il un mot émanant des enseignements de l'Islam ou pas ? L'article n'est-il pas plus ou moins orienté par rapport à l'Aïd (fête) ?

Vos écrits usent [hélas] de trop d'ambiguïté, et laisse transparaitre votre opinion exprimée au nom de l'Islam et des musulman(e)s en général [et un peu pour d'autres religions minoritaires].

Sinon, j'ai bien pris connaissance de ce passage cité, mais il en arrive à votre conclusion personnelle [prôné sous forme de généralité], je vous cite :

"(...) et tant que des jours juifs et musulmans ne sont pas fériés pour tous (...)".

Tout comme le reste de votre article met en avant et s'exprime implicitement au nom des musulman(e)s en général, tel que ces phrases :

"Prendre un congé pour l’Aïd, c’est mon droit"
"(...) chaque année, prendre un congé pour raison personnelle, seul moyen de célébrer cette fête avec vos proches (...)"
"(...) Or poser un jour de congé pour l’Aïd, (...)"
"(...) Autrement dit, concernant l’Aïd, que vous soyez fonctionnaire ou pas, (...)"

Qu'est ce que l'Aïd (fête) ? Est-ce une fête islamique ou pas ? Est-ce que cela s'adresse ou pas aux musulman(e)s en général ?

Et vous avez donc lu que mon opinion personnelle est totalement différente de la votre. Ma conclusion personnelle en tant que musulman ne partageant pas votre opinion est, je cite :

"Je revendique donc [pour ma part et individuellement en tant que musulman] le retrait de tous les jours fériés religieux de ce calendrier, et le rajout des jours déduits à mon nombre de jours de congés payées, ainsi sans hypocrisie, j'invite chacun(e) a gérer lui(elle)-même ses jours de congés religieuses dans cet État dit laïque nommé Démocratie mais dissimulant en fait, une ploutocratie oligarchique. Le tout en attendant un éventuelle calendrier dit laïque et réaliser par un laïc, sans les fêtes de la "Saint bidulle" et "Saint Machin", voir en attendant qu'un calife juste et équitable soit au pouvoir en France."

Vous m'écrivez : "(...) si vous aviez lu, vous auriez vu que je ne m'avance à aucun moment "au nom de l'islam ou des musulmans" (!), je ne fais que donner aux lecteurs (de toutes religions minoritaires) des éléments juridiques ou de Jurisprudence, afin qu'ils connaissent mieux leurs droits et leurs devoirs dans l'état de la législation actuelle... (...)"

J'ai bien lu, et implicitement vous vous prononcez pour tou(te)s les musulman(e)s [et ensuite pour tou(te)s les judaïques et autres religieux minoritaires], vous me le précisez justement en écrivant dans votre réponse, je cite : "(de toutes religions minoritaires)". Je maintiens donc bien mon précédent message exprimant simplement mon opinion suite à la lecture de votre article, et vous invite a ne pas user d'ambiguïté et d'être plus claire, de ne pas généraliser, et d'éventuellement préciser que votre opinion n'est pas partagé par tou(te)s les musulman(e)s [voir peut-être par toutes les autres religions minoritaires].

Restant disponible pour toute correction et/ou précision de ma simple opinion exprimée sur le sujet, incha'ALLAH.

Was'salam.

2.Posté par Dounia Bouzar le 09/11/2010 20:36
Bonjour Tâlib,
A priori, vous n'avez pas pris la peine de lire la rubrique, car je dis la même chose que vous au début du paragraphe "éléments du débat" sur la question que vous soulevez (d'ailleurs les révolutionnaires avaient tenté d'ôter les jours religieux pour ne pas être en contradiction avec leur objectif de laïcité, et ce n'est pas pour rien que cela a été refusé jusqu'à aujourd'hui, comme vous le faites justement remarquer...) D'autre part, si vous aviez lu, vous auriez vu que je ne m'avance à aucun moment "au nom de l'islam ou des musulmans" (!), je ne fais que donner aux lecteurs (de toutes religions minoritaires) des éléments juridiques ou de Jurisprudence, afin qu'ils connaissent mieux leurs droits et leurs devoirs dans l'état de la législation actuelle...
Bonne lecture et bien à vous

1.Posté par Tâlib le 09/11/2010 17:36
Madame Bouzar, Madame Bouzar ...

Pourquoi vous avancez-vous au nom de l'Islam et des musulman(e)s en général ?!

Pour ma part, étant musulman né et vivant en France, je ne partage pas votre opinion, car pour ma part avoir des jours fériés religieux dans un calendrier grégorien est normal, ce calendrier étant devenu le calendrier officiel d'une ploutocratie perverse et prônant une certaine séparation entre l'Église [ainsi que des religions en général] et l'État, me permet de constater cette hypocrisie utilisée à outrance par les différents gouvernements de France, car ce calendrier ne devrait plus [dans la théorie comme dans la pratique] avoir de caractère religieux. L'hypocrisie faisant, les non-musulman(e)s laicardo-fondamentalistes et extrémistes mettront en avant une certaine culture française, cette culture française mais religieuse qu'ils(elles) affirment s'être séparé(e)s.

Afin de ne pas user de la même hypocrisie des différents gouvernements et de la majorité des non-musulman(e)s vivant en France, cette hypocrisie de prôner de vivre dans un État dit "laïque" et d'avoir un calendrier religieux avec des jours fériés religieux.

Je revendique donc [pour ma part et individuellement en tant que musulman] le retrait de tous les jours fériés religieux de ce calendrier, et le rajout des jours déduits à mon nombre de jours de congés payées, ainsi sans hypocrisie, j'invite chacun(e) a gérer lui(elle)-même ses jours de congés religieuses dans cet État dit laïque nommé Démocratie mais dissimulant en fait, une ploutocratie oligarchique. Le tout en attendant un éventuelle calendrier dit laïque et réaliser par un laïc, sans les fêtes de la "Saint bidulle" et "Saint Machin", voir en attendant qu'un calife juste et équitable soit au pouvoir en France.

Restant disponible pour toute correction et/ou précision de ma simple opinion exprimée sur le sujet, incha'ALLAH.

Cordialement.

1 2
Nouveau commentaire :
Twitter


Ma foi, le droit et moi, c'est quoi ?
Dounia Bouzar
Dounia Bouzar
Vous avez vécu une situation de discrimination liée à votre religion dite « minoritaire » (protestante, bouddhiste, juive, sikh, musulmane…), et souhaitez poser une question sur vos droits et devoirs ? N’hésitez pas à proposer votre cas.

Ancienne éducatrice, docteur en anthropologie, expert européen sur les discriminations, Dounia Bouzar est l’auteure de plusieurs ouvrages liés à des enquêtes de terrain s’intéressant aux musulmans.

Dernière parution : Laïcité, mode d’emploi (Éd. Eyrolles, 2010), explicitant les repères légaux, historiques et psychologiques qui permettent de gérer la diversité religieuse et de mettre en œuvre le principe de laïcité dans les services publics et les entreprises.

Pour Saphirnews, Dounia Bouzar reprend ces situations tirées de son ouvrage, mais ici du point de vue de l’usager ou du salarié.
Alors, n’hésitez pas à la contacter, elle répondra à vos questions (anonymat préservé) :




Archives