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La radicalisation islamiste
Infos pratiques
le Lundi 26 Novembre 2018, 18:00 - 20:00
2, place Le Verrier
13006 Marseille
Description
La radicalisation islamiste, par Farhad Khosrokhavar

Sociologue franco-iranien, Farhad Khosrokhavar est également directeur d'études de l'Ecole des hautes études en sciences sociales et spécialiste de la radicalisation islamiste.

Lundi 26 novembre 2018, à 18 h, IMéRa, Maison des astronomes, salle de conférence
Entrée libre

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Séminaire organisé dans le cadre du cycle de conférences « Les dynamiques d’extrémisation, en pensées et en actions », proposé par la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Education et I’IMéRA, Institut d’Etudes Avancées d’Aix-Marseille Université.

Depuis les attentats de janvier 2015, la radicalisation djihadiste a été mise a I’agenda scientifique et politique en France. S’impose aujourd’hui la recherche d’écIairages pertinents sur un phénoméne dont I’Histoire a montré Ie potentiel mortifére et contaminateur. Cette radicalisation s’inscrit dans un contexte plus large de développement de dynamiques d’extrémisations diverses, religieuses et politiques en particulier, avec leur cortége d’excIusions et de violences multiples, en particulier racistes, antisémites et xénophobes.

Ce cycle de conférences « Les dynamiques d’extrémisation, en pensées et en actions » proposé conjointement par la Fondation du Camp des Milles et l’lnstitut Méditerranéen d’Etudes Avancées propose de contribuer a la réflexion sur ce sujet par une confrontation des analyses et par Ie débat entre chercheurs et citoyens.

Les termes radicalisations ou extrémisations recouvrent deux aspects, idéologique et comportemental, souvent mat distingués, qui se traduisent en pensées et en actions, en pensées ou en actions.

Ce cycle est destiné a éclairer les processus multifactoriels qui articulent -ou pas- la constitution d’un contenu cognitif -une pensée extréme- et I’adoption d’un comportement violent- comme Ie passage é I’acte terroriste. II implique une approche pluridisciplinaire combinant diverses échelles, temporelle, spatiale et pluridisciplinaire.

II s’agit en particulier de mieux comprendre I’origine du besoin individuel ou collectif de radicalité, la recherche de repéres forts, les influences idéologiques ou interpersonnelles et les fractures de la société qui servent de terreau en période de crises, et qui contribuent a des crispations individuelles ou collectives sur des repéres identitaires, religieux, nationalistes ou politiques.

II est aussi important de comprendre I’énjeu majeur pour les droits et libertés des défis que les extrémistes nous lancent : comment en particulier une société démocratique en arrive-t-elle, par réaction, a modifier ses régles et a enfreindre certaines des valeurs essentielles qu’eIIe veut pourtant protéger ?

L’analyse des drames du passé, crimes de masse et génocides -réalisation ultime d’une pensée extréme- est un levier puissant pour saisirjusqu’od et comment ces processus peuvent se développer et pour nous alerter au présent.

Faire converger ces mémoires douloureuses, c’est contribuer a la formation d’une expérience commune de I’humanité mais aussi nourrir les capacités d’une résistance individuelle et collective qui montra son efflcacité dans Ie passé et qui s’avére a nouveau nécessaire aujourd’hui. La « banalité du bien » s’opposa souvent a la « banalité du mat ».

Manipulation du langage, mensonges et démagogie ont ainsi toujours été des ingrédients des dynamiques extrémistes. Rien d’étonnant a ce que la question du rapport é la vérité apparaisse aujourd’hui comme centrale en ce qu’eIIe constitue une dimension essentielle de la formation d’une pensée extréme. Rumeurs, fake news, complotisme, « post-vérité » résistent a la critique rationnelle, sans doute parce qu’iIs s’en nourrissent et I’instrumentaIisent parfois. Ce qui pose aussi la question du potentiel de violence de la raison elle-méme.

Un défi majeur pour Ie monde scientifique et les sociétés démocratiques.
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