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Monde

Vers une guerre civile en Inde ? Les appels au génocide des musulmans font craindre le pire

Rédigé par Edwy Malonga et Lina Farelli | Lundi 10 Janvier 2022 à 14:00

           

La multiplication des discours de haine et des violences contre les minorités d'Inde, en particulier des musulmans dont le nombre d'élève à plus de 200 millions, fait poindre le risque d'une guerre civile, s'inquiète un ancien chef de la marine indienne. Le Pakistan, voisin de l'Inde, appelle la communauté internationale à agir pour éviter que ne survienne le pire face aux silences jugés complices du gouvernement de Narendra Modi.



Vers une guerre civile en Inde ? Les appels au génocide des musulmans font craindre le pire
Il veut briser l’omerta. Arun Prakash, ancien chef de la marine indienne, a pointé du doigt, vendredi 7 janvier, le silence « extrêmement perturbant » des dirigeants politiques du pays face aux appels incessants à commettre des violences à l’encontre des musulmans. Lors d’une interview accordée au média The Wire, il prévient que les appels au génocide musulman pourraient déclencher une guerre civile.

A ses yeux, les forces armées sont « le dernier bastion de notre démocratie » et les appels au génocide pourraient « bouleverser l'unité et la cohésion » des armées qui comptent en leur sein aussi bien des hindous que des musulmans, des chrétiens et des sikhs.

Lire aussi : Inde : l’armée dénonce les agressions contre les musulmans

Des incitations au génocide claires

Les autorités policières de l'Etat d'Uttarakhand ont assuré avoir ouvert une enquête après l'organisation d'un événement au cours duquel des extrémistes ont appelé au massacre des minorités musulmanes dans le pays. Lors de ce rassemblement survenu en décembre, la foule s'est vue adresser des messages selon lesquels les gens ne devraient pas s'inquiéter d'aller en prison pour avoir tué des musulmans, selon une vidéo identifiée comme authentique par l'AFP.

« Même si seulement une centaine d'entre nous deviennent soldats et en tuent deux millions, nous serons victorieux », a même prétendu Annapurna Maa, secrétaire général de l'Hindu Mahasabha, une organisation ultranationaliste hindoue fondée en 1915 dans le but de lutter contre la Ligue musulmane et le Parti du Congrès.

Comme au Myanmar qui persécute les Rohingyas, « la police, les politiciens, l'armée et tous les hindous en Inde doivent ramasser les armes et procéder à ce nettoyage. Il n'y a plus d'autre option », a déclaré le représentant d’un groupuscule extrémiste au cours de ce même rassemblement. Un « cas manifeste d'incitation au génocide », a alors dénoncé le député musulman Asaduddin Owaisi.

© Jawad Zakariya
© Jawad Zakariya

Le Pakistan dénonce

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a vertement critiqué, lundi 10 janvier, le gouvernement indien dirigé par Narendra Modi pour son silence face aux « discours de haine » incitant au génocide des musulmans en Inde. « Le silence persistant du gouvernement Modi sur l'appel au génocide des minorités en Inde, en particulier des 200 millions de musulmans, lors d'un sommet extrémiste d'Hindutva en décembre, soulève la question de savoir si le gouvernement du BJP soutient cet appel », a fait part le Premier ministre dans une série de messages sur Twitter.

« Derrière l'idéologie extrémiste du BJP, toutes les minorités religieuses en Inde sont ciblées en toute impunité par des groupuscules promouvant l’hindutva (hindouité). L'agenda extrémiste du gouvernement Modi est une menace réelle et actuelle pour la paix dans notre région », a-t-il ajouté, estimant qu’il est grand temps que la communauté internationale en prenne note et agisse.

De nombreux membres de la communauté musulmane affirment qu'ils sont de plus en plus l'objet d'attaques et de menaces depuis que Narendra Modi est arrivé au pouvoir en 2014. Les chrétiens sont également l'objet de violences et de harcèlement. L'État du Karnataka, dans le sud du pays, est le dernier à introduire une législation anti-conversion qui peut mener musulmans et chrétiens en prison dès lors qu'ils sont reconnus coupables d'avoir converti « de force » des hindous.

Lire aussi :
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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Rond LEDARON le 10/01/2022 17:55 | Alerter
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Modi n'est qu'un sataniste hindouiste qui n'attend qu'allumer le brasier afin de faire oublier sa gabegie politique et économique.
Il n'est pas le seul à utiliser l'islam comme variable d'ajustement.

2.Posté par Premier janvier le 11/01/2022 20:40 | Alerter
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Chez nous aussi l'islam est un thème politique et est la machine à se faire élire.
Modi flirte avec l'extrême droite. Elle aussi la machine à se faire élire.
Dès lors que ça peut se produire ailleurs que chez nous ça devient être un gros dégueulasse. Tandis que chez nous on ne fait que cela.
Jusqu'à la fin des colonies on appelait les arabes les musulmans.
Idem pour les indiens. On les appelait les hindous.
Depuis récemment les nations se mettent à dire ceci est à nous. Ou le contraire. Comment ça c'est à vous. Ou ceci n'est pas à nous. Ou ceci n'est pas à vous. On y comprend plus rien.
Les indiens ne se perçoivent pas comme étant indiens mais comme étant hindous. Et voilà pourquoi l'extrême droite. Tout un pays se reconnaissant dans une culture, confession personne ne peut lutter contre. Les minorités vous n'aviez qu'à être hindoues. Ca ou bien rasez les murs.


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