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Une « pause », mais pas de cessez-le-feu

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mardi 1 Aout 2006 à 00:08

Sous la pression américaine, Israël a accepté une suspension partielle de 48 heures de ses raids aériens sur le Liban à la suite de la tragédie de Cana. Mais exclu tout cessez-le-feu "dans les prochains jours".



Il ne s'agit pas d'un cessez-le-feu

Cana, après le raid israélien
C’est face à l'indignation de la communauté internationale, et apparemment sous la pression de Washington, que l'aviation israélienne a suspendu ses raids aériens sur le Liban pour 48 heures. Une trêve afin de mener l'enquête sur l'attaque de Cana et d'ouvrir pour 24 heures des couloirs permettant l'évacuation des civils encore coincés au Sud-Liban.

Même s'il a accepté de suspendre les raids aériens au Liban-Sud, le gouvernement israélien a insisté, lundi, pour dire qu'il ne s'agissait pas d'un cessez-le-feu.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a réaffirmé qu'"il n'y aurait pas de cessez-le-feu dans les prochains jours".

"Nous continuons à nous battre", a-t-il dit en ajoutant que le conflit au Liban, entré dans son 20e jour, finirait avec la fin des menaces contre Israël.


Les Libanais ont saisi l'occasion de fuir

Durant cette trêve, les milliers de Libanais qui se terraient chez eux, dans des écoles ou des hôpitaux dans les villages de montagne, ont saisi l'occasion de fuir. En début d'après-midi, les routes reliant les villages au port de Tyr, puis remontant vers le Nord le long de la côte étaient bondées.

Des secouristes ont pu acheminer de l'aide et les ambulances évacuer malades et personnes âgées, notamment dans la localité dévastée de Beit Jbeil, inaccessible jusque là en raison des combats.

Sur le terrain, les affrontements se sont par ailleurs poursuivis et Tsahal a annoncé que des unités avaient effectué une nouvelle incursion au Sud-Liban, dans le secteur d'Aïta al Chaab, où elles opéraient pour la première fois.

Demande d'enquête internationale sur le drame de Cana

Tarek Mitri, ministre libanais des Affaires étrangères par intérim
Tarek Mitri, ministre libanais des Affaires étrangères par intérim, a demandé un cessez-le-feu immédiat, ainsi que l'ouverture d'une enquête internationale sur le drame de Cana, lundi devant le Conseil de sécurité de l'Onu.

Lors d'une réunion publique du Conseil sur le Liban, M. Mitri a déclaré: "Je suis ici pour demander une enquête internationale sur le crime de Cana".

"Aucune punition collective ne peut se justifier, le massacre de Cana est un crime contre les civils quels que soient les prétextes", a-t-il dit. "La violence engendre la violence", a dit M. Mitri.

"Je suis d'accord avec vous, mais la violence est là parce que vous (le Liban) lui avez permis de prendre racine sur votre sol", lui a répondu l'ambassadeur d'Israël M. Gillerman, dans une allusion au Hezbollah, qu'il a qualifié de "terroriste de la pire espèce".

Le bilan de l'offensive israélienne s'établissait lundi soir à 544 morts au Liban, dont 465 civils, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 18 civils ont été tués ainsi que 33 militaires au Liban sud.