Sur le vif

Une liste des métiers ouverts aux étrangers

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mardi 30 Octobre 2007 à 11:44



Après l'adoption du projet de loi Hortefeux destiné à durcir les conditions du regroupement familial, le ministère de l'Immigration a soumis, la semaine dernière, aux organisations syndicales et patronales une liste de 30 métiers qu'il compte ouvrir aux travailleurs étrangers originaires de pays hors de l'Union européenne, et une autre plus longue - 152 métiers - ouverte aux ressortissants de l'UE.

Il ne s'agit pour l'instant que d'un "document préparatoire", assurait-on lundi au cabinet de M. Hortefeux. "La liste doit encore être ajustée" avant qu'une décision ne soit prise, courant novembre, au cours d'un prochain comité interministériel de contrôle de l'immigration (Cici).

Les listes feront ensuite l'objet d'un arrêté publié au Journal officiel.

La plupart des métiers accessibles aux ressortissants des pays tiers (hors UE) sont des métiers très qualifiés comme géomètre ou informaticien et exigent des diplômes de l'enseignement supérieur.

Les métiers ouverts aux ressortissants des nouveaux Etats membres de l'UE ne nécessitent en revanche que peu ou pas de qualification : employé de ménage, serveur en restauration....

Pour le ministère de l'Immigration, il s'agit de faire entrer en France "une immigration économique maîtrisée dans quelques secteurs en tension" dans le cadre de la "mission" que le président Nicolas Sarkozy a assignée à Brice Hortefeux, faire passer l'immigration "de travail" de 7% actuellement à 50% des entrées.

Les associations de défense des droits des étrangers font valoir que ces "secteurs en tension" devraient être proposés en priorité aux dizaines de milliers de travailleurs sans papiers actuellement employés au noir.

Un peu de baume au coeur leur a été récemment apporté avec l'adoption, dans la loi Hortefeux, d'un article qui permet aux étrangers en situation irrégulière de demander leur régularisation s'ils travaillent "dans une zone géographique caractérisée par des difficultés de recrutement" ou s'ils ont fait preuve de leur "capacité d'intégration par le travail".

M. Weil juge par ailleurs que ce que le ministère de l'Immigration met en place, "c'est vraiment une usine à gaz". "Les services qui doivent mettre en place l'enseignement du français vont être débordés, quant aux 182 métiers, quand vous êtes à Paris, peut-être, mais quand vous êtes dans la préfecture de la Lozère...".

Il juge par ailleurs qu'avec une telle liste de métiers, la France "sera beaucoup moins attractive que les autres pays européens, Royaume-Uni, Irlande, Espagne, Portugal, Italie, Finlande et Suède ayant ouvert leurs métiers aux Européens de l'Est, sans attendre 2011".