Monde

Une journée européenne à la mémoire des victimes de Srebrenica

Rédigé par Rachida Douadi | Mercredi 21 Janvier 2009 à 09:54

A Strasbourg, les eurodéputés ont adopté, jeudi 15 janvier 2009, une journée du souvenir en mémoire des victimes du massacre de Srebrenica en ex-Yougoslavie. La demande avait été déposée le 7 janvier dernier et votée très massivement la semaine dernière. Les pays européens sont invités à respecter désormais cette date fixée au 11 juillet.



La résolution a été adoptée à 556 voix contre 9. Ce jeudi 15 janvier, les députés du Parlement européen se sont entendus, sur la proclamation d’une journée de commémoration du génocide de Srebrenica en ex-Yougoslavie. Les pays de l’Union européenne et tous les pays des Balkans occidentaux sont appelés à respecter cette date du souvenir fixée au 11 juillet. Selon l’instance basée à Strasbourg, cette institutionnalisation « est le meilleur moyen de rendre hommage aux victimes du massacre et d’adresser un message clair aux générations à venir ». De cette façon, le Parlement européen entend exprimer « sa sympathie et sa solidarité avec les familles des victimes, dont beaucoup vivent sans avoir eu confirmation du sort réservé aux membres de leur famille » et reconnait « que cette souffrance persistante est aggravée par le fait que les responsables de ces actes n’ont pas été traduits en justice » souligne le communiqué de presse.

"C'est le moins que l'on puisse faire pour les victimes, c'est vrai que les pires massacres ont été commis à Srebrenica mais il y en a eu d'autres. C'est un moyen de ne pas oublier. L'Europe ne doit pas oublier" souligne Martine Royo, spécialiste des Balkans pour Amnesty France, d'autant que "le Tribunal pénal n'a pas été à la hauteur des espérances" ajoute-t-elle. Cette résolution n'enlève en rien les responsabilités internationales et européennes: "elles restent là où elles sont", estime-t-elle.

Recherché depuis 14 ans, le général Radko Mladic, l’un des responsables soupçonné, est toujours en fuite. A l’époque des faits, il était sous l’autorité de Radovan Karadžić, président de la République Serbe, arrêté en juillet dernier. En 1995, les forces serbes de Bosnie, sous le commandement de Mladic, s’étaient emparées de Srebrenica, enclave mise sous protection du Conseil de sécurité des Nations Unies en 1993. En quelques jours, près de 8000 hommes et adolescents musulmans ont été exécutés par les forces serbes. Ces massacres, les pires en Europe depuis la seconde guerre mondiale, ont été qualifiés de génocide par la Cour Internationale de justice et le Tribunal pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). A ce jour, 3200 victimes identifiées reposent dans le mémorial de Potocari situé près de Srebrenica.

Chaque année à Srebrenica, des dizaines de milliers de personnes se réunissent pour commémorer cette journée. En juillet 2008, une trentaine de milliers de personnes ont participé à cette 13ème cérémonie, selon le site de l’association Sarajevo basée à paris. De nombreuses associations de défense des droits de l’Homme, des personnalités internationales, comme Carla Del Ponte, procureur général au TPIY, Terry Davis, Secrétaire générale au Conseil de l’Europe, mais également des hauts représentants de l’Etat étaient présents.