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Société

Une deuxième mosquée incendiée dans la métropole de Lyon, l'inquiétude des musulmans s'exprime

Rédigé par | Vendredi 14 Août 2020 à 12:10

           

Après la mosquée Omar de Bron, c'est au tour de la mosquée Essalam, à Lyon, d'être la cible d'un incendie dont la piste criminelle est privilégiée. Tandis que l'inquiétude monte parmi les musulmans du Rhône, les responsables des mosquées sont appelés à l'extrême vigilance pour une meilleure sécurisation de leurs locaux, avec le concours nécessaire de l'Etat.



Une deuxième mosquée incendiée dans la métropole de Lyon, l'inquiétude des musulmans s'exprime
La mosquée Essalam, situé dans le quartier Perrache, dans le 2e arrondissement de Lyon, a été la cible d’un incendie criminel dans la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 août.

Fort heureusement, les dégâts matériels se sont limités à l’entrée de la mosquée. Par ailleurs, aucun blessé n’est à déplorer. Néanmoins, le lieu de culte étant situé au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation, le bilan aurait pu être très lourd sans la vigilance des voisins et l’intervention rapide des pompiers.

Une enquête, ouverte sous le chef de dégradations volontaires par incendie, a été confiée à la sûreté départementale de Lyon.

Il s’agit de la 2e mosquée attaquée dans le département du Rhône en l’espace d’une semaine. La mosquée Omar à Bron a, en effet, été ravagée par un incendie quelques jours plus tôt. La piste criminelle est, dans cette affaire, elle aussi privilégiée.

L’heure à l’extrême vigilance et à la sécurisation des mosquées

Le Conseil des mosquées du Rhône (CMR), présidé par le recteur de la Grande Mosquée de Lyon Kamel Kabtane, a dénoncé un « lâche acte criminel qui a visé lieu de culte musulman » et a appelé à ce que « les auteurs de ces actes inqualifiables soient rapidement interpellés et sévèrement sanctionnés par la justice ».

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a exprimé son indignation et sa pleine solidarité aux fidèles et aux responsables de la mosquée Essalam, déclare espérer « que l’exploitation du dispositif de vidéo surveillance implanté face à la mosquée permettra de faire la lumière sur les circonstances de l’incendie et d’en identifier les auteurs ».

Face à la recrudescence d’actes criminels visant les mosquées, le CFCM appelle leurs responsables à « se rapprocher des référents préfectoraux de sûreté pour sécuriser leurs locaux », rappelant que « faute de demandes des mosquées, le budget annuel réservé par l’État pour la sécurisation des lieux de culte musulmans n’a pas jamais été épuisé ».

L’instance indique en outre que les responsables de mosquées peuvent compter « en cas de difficulté » sur l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie afin de les aider dans leurs démarches.

Lire aussi : Sécurité des mosquées : des dispositifs de l’Etat sous-exploités des lieux de culte

Une réunion s'est tenue jeudi 13 août à la préfecture du Rhône avec des représentants du culte musulman pour faire un point sur la sécurisation des mosquées. « Les criminels profitent du mois d’août pour cibler notamment les petites mosquées qui ne sont pas équipées de caméras de surveillance. Les mosquées du Rhône devraient faire preuve de vigilance et prendre toutes les dispositions nécessaires (installations de caméras de surveillance) pour faire face à la recrudescence de ces actes de violence qui visent les lieux de culte musulmans », a indiqué, pour sa part, Azzedine Gaci, recteur de la mosquée de Villeurbanne, lui-même porte-parole du CMR.

Un rassemblement pour dire « non à la haine »

Face à des actes de la plus haute gravité, le CMR a appelé « l'ensemble de la classe politique, les responsables des cultes et les personnalités de la société civile de la métropole de Lyon » à participer à un rassemblement organisé vendredi 14 août devant la mosquée Essalem afin de « marquer leur opposition à la haine ».

Tandis que les élus locaux, au premier chef le maire du 2e arrondissement de Lyon Pierre Oliver, ont assuré les musulmans de leur soutien, le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a fait savoir qu’il participera au rassemblement.*

Les représentants du culte catholique ont très rapidement exprimé leur solidarité. « En cette veille de la fête de Marie, j’appelle tous les catholiques à se faire solidaires de nos frères et sœurs musulmans », a signifié Mgr Michel Dubost, administrateur apostolique du diocèse de Lyon.

« Nous n’acceptons pas ! Nous ne nous habituerons pas ! Une fois encore, on a mis le feu à une mosquée ! Nous ne connaissons pas les intentions des incendiaires. Qu’ils sachent que rien ne justifie un tel acte. Qu’ils sachent que ce délit blesse notre métropole et atteint au cœur tous les croyants », a-t-il fait savoir dans un message diffusé par le Service national des relations avec les musulmans (SNRM).

Des réactions du monde politique

Du côté du monde politique, les réactions de condamnation ne sont pas massives mais sont plus nombreuses qu’après l’incendie survenu à Bron une semaine plus tôt.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ainsi condamné « la tentative d'incendie » visant la mosquée Essalam, en relevant qu’il s’agit du deuxième lieu de culte musulman en une semaine. « Actes antimusulmans, antisémites, antichrétiens: ces agissements imbéciles et haineux sont contraires à tout ce qu’est la France. Je protégerai la liberté de culte », a-t-il assuré via Twitter.

« Ces derniers évènements, incendies et dégradations, qui touchent une communauté sont odieux. Nous sommes vigilants et devons tout faire pour que la liberté des cultes soit assurée sur nos territoires », a réagi auprès de Lyon Capitale le maire de Lyon, Grégory Doucet.

« La liberté de culte est un droit fondamental. Si ces incendies des mosquées de Bron et de Lyon 2ème sont criminels, ces actes sont inqualifiables et haineux. J'adresse tout mon soutien fraternel à la communauté musulmane », a fait savoir le président de la métropole de Lyon, Bruno Bernard.

*Mise à jour : Quelque 150 personnes ont participé au rassemblement.

Lire aussi :
La mosquée Omar de Bron ravagée par un incendie, les musulmans dénoncent un acte criminel


Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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1.Posté par Premier Janvier le 19/08/2020 18:57 | Alerter
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Pourquoi n'existe t-il pas de isme (idéologie) pour dire ces gens.
Ils sont forcément des istes (partisan d'un isme).
Mais de quel isme, personne ne le dit jamais.
Je crois que la question la plus intrigante et donc surement la plus embarrassante doit se trouver là. Puisque personne ne le dit jamais.
Quel est donc leur isme. Pourquoi personne n'est en mesure de le dire ou en tout cas ne le dit jamais.


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