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Un rapport dérangeant paraît sur la sécurité dans le '9-3'

Rédigé par LELEGANT KOBELE | Lundi 4 Juin 2007 à 10:07

Samedi 2 juin, l’agence de presse AFP a rendu public un rapport accablant et dérangeant sur les relations entre la police et la population dans le département de Seine-Saint-Denis (93). Un « climat d’insécurité permanent » prévaudrait dans ce département, selon l’Institut national des hautes études de la sécurité (INHES).



C’est un rapport gênant de quarante pages qui paraît, rédigé par l’Institut national des hautes études de sécurité en décembre 2006 et demandé par le préfet. « Il n’y a pas besoin d’un rapport pour savoir que l’insécurité règne en Seine-Saint-Denis » rétorque-t-on au ministère de l’Intérieur.

Alors que, régulièrement, la place Beauvau se vante d’un taux d’élucidation croissant, le rapport de l’Inhes taxe d’ « artificielle » cette hausse. « Une hausse considérable des violences » et une « baisse discutable des faits constatés », c’est le constat que font les rédacteurs du rapport, après deux mois passés en enquête, rencontres avec des magistrats, des acteurs sociaux et des agents de police.

Ségolène Royal, en déplacement hier à Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l’Essonne, s’est étonnée du fait que ces faits aient été « cachés aussi longtemps ». Pour elle, ce sont des « vérités qui dérangent ».

Evoquant une « déferlante de violence » mettant en cause « nombre croissant de mineurs », une « dégradation, parfois une césure » entre la population et la police, le rapport pointe « une marginalisation croissante » du département de Seine-Saint-Denis, accompagnée d’une « délinquance hors normes ».

Afin de remédier à cet état de fait, les auteurs conseillent de « renouer les liens avec la population des quartiers » et de « réorganiser le travail de la police et de ses techniques d’intervention ». Par ailleurs, la police de proximité a eu des « effets positifs incontestables » dans un certains nombre de zones.

Pour Jean-Claude Delage, du syndicat de police Alliance, « il n'y a pas de fossé police/population, y compris dans le ‘93’, mais entre délinquants et policiers », précisant que « les policiers ne sont pas contre la politique du résultat, mais il ne faut pas confondre avec l'abattage qui leur est parfois demandé, pour faire du chiffre sur les procès-verbaux par exemple, ce qui est mal ressenti par la population. »

« La police de proximité et la police de quartier sont des solutions pour rétablir l'ordre juste dans des endroits qui en ont besoin« , a déclaré Ségolène Royal, pour qui « on voit les dégâts auxquels a conduit la suppression » de cette police.