Société

Un mardi noir est prévu…

Rédigé par Mom Nicolas | Mardi 3 Juin 2003 à 00:00

Alors que le gouvernement décide de lâcher du lest concernant les réformes de l’Education Nationale pour baisser la tension des grévistes, un nouveau préavis de grève a été lancé dès lundi 2 juin à 20h, contre les réformes des retraites. L’initiative vient de la plupart des syndicats de cheminots, pourtant pas concernés directement par les réformes du gouvernement.



Alors que le gouvernement décide de lâcher du lest concernant les réformes de l’Education Nationale pour baisser la tension des grévistes, un nouveau préavis de grève a été lancé dès lundi 2 juin à 20h, contre les réformes des retraites. L’initiative vient de la plupart des syndicats de cheminots, pourtant pas concernés directement par les réformes du gouvernement.

 

Et le 3 au matin, d’autres secteurs vont suivre : seront concernés par des préavis de grève souvent reconductibles et parfois illimités : ports et docks, marine marchande, équipement, environnement, autoroutes, commerce, chimie, métallurgie, santé, poste et télécoms, de même que la direction générale des impôts ou Météo-France. Des préavis de grève illimitée ont été déposés dans l'audiovisuel public, à Radio France et France Télévisions.

 

Changement de ton pour l’éducation Nationale

 

Le gouvernement a décidé, lundi 2 juin, de reporter à la mi-septembre son projet de décentralisation dans l'Education fortement contesté par les enseignants, après une rencontre entre les deux fédérations enseignantes FSU et UNSA-Education et les ministres chargés du dossier, à la veille d'une nouvelle journée de grève dans l'enseignement. La décision du report a été annoncée par Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU, la principale fédération enseignante, après sa rencontre avec les ministres de l'Education nationale et de l'Intérieur, Luc Ferry et Nicolas Sarkozy, chargé du dossier décentralisation, au ministère de l'Education lundi matin.

Initialement, le gouvernement avait prévu de déposer le texte du projet de loi sur la décentralisation au Conseil d'Etat avant les vacances d'été. Dans la nouvelle configuration, un examen en Conseil des ministres puis au Parlement pourrait avoir lieu en novembre-décembre, pour bouclage en janvier, a jugé le secrétaire général du SNES-FSU, Denis Paget, qui a participé aux discussions. 'Cela ne change pas grand chose au fond du problème car le ministre délégué à l'enseignement scolaire, Xavier Darcos, avait déjà ouvert la voie il y a plusieurs semaines à un décalage du calendrier sur ce dossier', a-t-il ajouté.

 

Les retraites : le gouvernement sera ferme !

Sauver les retraites. Ce mot d'ordre est désormais le cri de ralliement du gouvernement et de la majorité UMP. Solidement épaulé par l'Elysée, qui lui recommande la fermeté, le premier ministre a finalement décidé, la semaine dernière, de céder sur le calendrier de la réforme : 'On va faire de l'adaptation, mais on tient sur le fond', a-t-il dit à ses ministres. Soucieux de sauver ses deux projet-clés, les retraites et la décentralisation, le premier ministre a dû consentir quelques reculs au fur et à mesure de l'annonce des préavis de grèves dans les administrations et les services publics pour la journée du 3 juin. Jean-Pierre Raffarin a opté pour la stratégie du délestage progressif, lui permettant de préserver ce qui est essentiel à ses yeux. 'Un gouvernement de droite doit gagner sur le social', a-t-il souvent expliqué à ses interlocuteurs.

Cependant, la bataille risque de redoubler d’intensité car les syndicats veulent élargir le mouvement au secteur privé…