Société

Un appel des principales religions à la solidarité pour le logement

Rédigé par Anissa Ammoura | Jeudi 18 Décembre 2008 à 09:39

A l'initiative du père Bernard Devert, président d'Habitat et Humanisme, un texte signé le 16 décembre par les représentants des principales religions - dont le CFCM et la Grande Mosquée de Paris -, appelle sans délai tous les propriétaires de logements vacants à louer ceux-ci aux plus « déshérités ». La ministre du logement, Christine Boutin, qui a reçu les signataires, a salué ce « geste exceptionnel ». Elle a en outre assuré que son projet de loi comprendrait des dispositions proposées dans l'appel.



Mardi 16 décembre, les représentants des principales institutions religieuses et humanistes ont lancé à Paris un appel à « tous ceux qui sont propriétaires d'un logement vacant » susceptible d'être loué en priorité aux plus déshérités.

A l'initiative du père Bernard Devert, président d'Habitat et Humanisme, les représentants des principales religions et des obédiences maçonniques ont signé un texte qui affirme notamment : « N'attendons pas la résolution de la pénurie de logements d'un miracle institutionnel qui nous dispenserait de la contribution que nous avons tous à apporter ».

« Nous en appelons à tous ceux et toutes celles qui sont propriétaires d'un logement vacant. Tous les biens susceptibles d'être loués doivent l'être sans délai », ajoute le texte.

Ont signé cet appel l'Eglise catholique, la Fédération protestante de France, le Conseil français du culte musulman (CFCM), le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le Consistoire central de France, l'Eparchie de Sainte Croix de Paris des Arméniens de France, ainsi que Joseph Sitruk, grand rabbin de France, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, Alain Graesel, grand maître de la Grande Loge de France, et François Stifani, grand maître de la Grande Loge Nationale de France.

Les signataires de l'appel ont plaidé en faveur de trois mesures pour favoriser la « mise à disposition » des logements : le développement de l'intermédiation locative, un "droit d'usufruit " qui pourrait être mis en place, sur une durée de 12-15 ans, en faveur de familles disposant de faibles ressources, enfin, le renforcement des dispositions liées aux garanties locatives.

« La détresse dans laquelle se trouvent les familles les plus pauvres requiert la mobilisation d'une nation rassemblée », souligne encore le texte.

La ministre du Logement Christine Boutin, qui a reçu les signataires du texte au ministère et qualifié le moment d'« historique », a salué « ce geste exceptionnel, à la hauteur du problème » actuel du logement. Elle a souligné qu'« il était essentiel de rétablir la confiance entre ceux qui ont de l'argent et les plus démunis » et annoncé que ses services mettaient en place un numéro gratuit (08 05 16 00 75) pour répondre à toutes les questions.

A propos de l'intermédiation locative - face à un propriétaire, une association se porte garante du paiement du loyer - et de la garantie des risques locatifs, la ministre a expliqué que ces deux principes figuraient dans son projet de loi. Elle s'est en outre engagée à faire prendre « un décret ou un amendement gouvernemental » dans le cadre de son projet de loi sur le principe du droit d'usufruit proposé par le père Devert.